Camée au portrait de Jean-Baptiste-André Godin
Graveur sur pierre : | Galbrunner (Paul-Charles) Sculpteur et graveur sur pierres fines, né à Paris en 1823 et mort à Paris en 1905. |
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Lieu : | Paris |
Date : | 1879 |
Graveur sur pierre : | Guyétant (E.) Atelier de gravure sur pierre fine, actif à Paris dans la seconde moitié du XXe siècle. |
Lieu : | Paris |
Date : | 1879 |
Technique : | agate |
Mesures : | H. 5 cm environ |
Domaine : | sculpture |
Acquisition : | fonds ancien du musée municipal de Guise, transféré en 2006. |
Inventaire n° : | 1999-5-20 |
Notice : | À l’automne 1878, Jean-Baptiste André Godin passe commande à la Maison Guyétant, un atelier de gravure sur pierres fines à Paris, d’un camée orné de son portrait. L’art du camée connaît un certain engouement en France au XIXe siècle, à la faveur du Premier et du Second Empire, qui mettent les arts de l’Antiquité au goût du jour. Godin a l’occasion de voir à l’Exposition universelle de Paris en 1878 le plus grand camée de l’époque moderne, l’Apothéose de Napoléon Ier d’Adolphe David d’après Ingres. Le portrait en camée de Godin est destiné à sa compagne Marie Moret. En 1877, le long procès en séparation de Godin et de sa première épouse Esther Lemaire a pris fin, et le fondateur du Familistère et sa collaboratrice jugent qu’ils peuvent désormais manifester ouvertement leur union. Marie Moret ne se sépare plus du camée. Après 1878, toutes les photographies qui la représentent montrent qu’elle porte au cou le portrait de Godin. Le camée est également représenté sur le buste en marbre de Marie Moret, exécuté en 1880 par Tony-Noël pour être exposé dans le salon de l’appartement du couple, dans l’aile droite du Palais social. Le modèle du portrait est vraisemblablement dû au sculpteur et graveur sur pierres fines Paul-Charles Galbrunner, un artiste réputé. Le 29 octobre 1878, Godin demande à Galbrunner de lui fixer le prix d’un médaillon en plâtre « pour le cas où je ne pourrais me décider à faire faire le camée ». Ce portrait miniature en plâtre, conservé dans les collections du Familistère (inv. n° 2015-4-1), a pu servir de modèle aux graveurs de l’atelier de Guyétant. Godin reçoit le camée en novembre 1878. Il n’est pas satisfait de la ressemblance du portrait, malgré les promesses que lui avaient faites Guyétant et Galbrunner. Marie Moret ne semble pas davantage convaincue : « Loin de le trouver ressemblant, mes amis ne peuvent m’y reconnaître », écrit Godin à Guyétant le 19 novembre 1878. « Ce défaut de ressemblance ne me préoccuperait pas outre mesure, attendu que vous demandez vous-même que je pose dans vos ateliers », poursuit-il dans la même lettre, « mais ce qui m’inquiète, c’est que la matière fait défaut pour l’arc sourciller de l’œil gauche. Je ne vois pas qu’il soit possible à l’artiste de rétablir la saillie nécessaire sur ce point. L’arc sourciller manque complètement, quand il est, au contraire, mieux accentué pour l’œil droit. Cette saillie du sourcil est un trait trop caractéristique de mon visage pour que la ressemblance puisse être espérée sans cela. Que pensez-vous faire à ce sujet ? ». Godin renvoie le camée, transmet à Guyétant des photographies et pose dans son atelier en janvier 1879. Le portrait est retouché, mais Godin continue à estimer qu’il manque de ressemblance. Il en accepte finalement la livraison et, le 11 février 1879, règle la somme importante de 970 francs à Guyétant. En 1887, malgré ses réserves passées, Godin commande à la Maison Guyétant un nouveau camée orné, celui-ci, d’un portrait de Marie Moret. Sources : |
Mots-clés : | portrait ; Godin (Jean-Baptiste André) |
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Notice créée le 14/04/2018. Dernière modification le 08/07/2024.