La photographie montre la chambre à coucher d'un logement du Familistère
La chambre à coucher d'un logement au troisième étage de l’aile droite du Palais social. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 2016-7-1.28). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.
La photographie montre la chambre à coucher d'un logement du Familistère
La chambre à coucher d'un logement au troisième étage de l’aile droite du Palais social. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 2016-7-1.28). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.
L'image montre Bernard Malézieux
Bernard Malézieux (au centre) sur le portrait collectif du personnel des bureaux de l'usine du Familistère. Photographie de Jongh frères, 1899. Collection Familistère de Guise (inv. n° 1976-1-552). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.

La chambre à coucher d'un logement au troisième étage de l’aile droite du Palais social

Photographe :

Dallet-Prudhommeaux (Marie-Jeanne)

Éducatrice, coopératrice et pacifiste française née en 1872 à Guise (Aisne) et décédée en 1941 à Versailles (Yvelines). Elle est la fille d'Émilie Dallet-Moret (1843-1920) et la nièce de Marie Moret. Marie-Jeanne Dallet épouse Jules Prudhommeaux (1869-1948) à Nîmes en 1901. Avant son mariage, Marie-Jeanne Dallet s'occupe des écoles du Familistère avec sa mère. Elle pratique également la photographie en amatrice.

Lieu :

Guise

Date : vers 1897
Technique : carton ; épreuve photographique sur papier au gélatino-bromure d'argent
Mesures : H. 13 x 18 cm (épreuve)
Domaine :

photographie

Acquisition : don Cédric Hasler, 2016 (ancienne bibliothèque d’Auguste Fabre).
Inventaire n° : 2016-7-1.28
Notice :

La photographie est reproduite dans la brochure Le Familistère illustré… qui présente également une vue de la cuisine (inv. n° 2016-7-1.27) du même logement de deux pièces, situé au troisième étage de l’aile droite du Palais social. La brochure décrit plusieurs appartements, dont les images sont accompagnées de brèves monographies des familles occupantes. Les photographies des logements ont ainsi en quelque sorte une valeur sociologique.

L’appartement est habité par un jeune couple, que présente la brochure : « Le mari (vingt-sept ans) est employé à la comptabilité de l’usine depuis le 25 novembre 1885 ; la jeune femme, sans enfant encore, exerce la profession de repasseuse. Fille d’un employé des bureaux, ancienne élève des écoles, toute la vie de cette active petite ménagère s’est écoulée dans l’habitation unitaire. Une cuisine (fig. 13) pourvue d’un grand cabinet et une chambre (fig. 14) composent l’appartement des époux M.-T. » Le mari est sociétaire de l’Association coopérative du capital et du travail. Son revenu annuel est de 2 026 francs (compris les intérêts de son capital dans la société du Familistère), tandis que le montant du loyer du logement, de la cave et du jardin potager qu’ils cultivent s’élève à 151 francs par an, « soit un peu plus du treizième du revenu annuel du mari », font observer les auteurs du Familistère illustré....

L’appartement du couple est vraisemblablement un logement standard du Palais social : un logement de deux pièces traversant. La cuisine est située côté cour intérieure, tandis que la chambre se trouve sur une façade extérieure de l’immeuble. La chambre à coucher sert aussi de salon, comme le montre la photographie. L’ameublement de la pièce, avec le papier peint à fleurs, le grand miroir à cadre décoratif, la luxueuse cheminée « Godin » à feu visible ou la pendule à figure sur l’étagère, a un caractère bourgeois. Sur la table ronde au centre de la pièce, ont été disposés les « attributs » du couple : une trompette et des livres. Le mari est sans doute membre de la société musicale du Familistère, qui joue un rôle important en matière d’intégration sociale dans la communauté. La pile d’ouvrages sur la table et la lecture dans laquelle semble plongée la jeune femme indiquent le statut social du couple, son niveau d’éducation et la qualité d’employé du mari.

Sur le mur, à côté de la fenêtre, est accrochée une petite photographie encadrée, qu’il est possible d’identifier : il s’agit de la sortie des travailleurs de l’usine descendant vers le Palais social, vue prise de l’aile droite du Familistère vers 1897, dont une épreuve se trouve dans l’album qui contient également les photographies de l’appartement du couple « M.-T. » (inv. n° 2016-7-1.75).

Sous les initiales M.-T., il faut reconnaître Bernard Malézieux, né à Proix (Aisne) en 1872, et Hélène Tasserit, née en 1875 à Lesquielles, près de Guise. Bernard Malézieux se trouve parmi le personnel des bureaux de l’usine du Familistère photographié en 1899 par les frères de Jongh (inv. n° 1976-1-552). En 1911, le couple n’a toujours pas d’enfant et vit toujours dans l’aile droite du Palais social.

La planche fait partie d’un album photographique comprenant 99 vues du Familistère, constitué vers 1900, que posséda Auguste Fabre (1839-1922), ancien associé de l’Association coopérative du capital et du travail, proche de Marie Moret, veuve de Jean-Baptiste André Godin, et fondateur du mouvement coopératif dit « École de Nîmes ». Grâce à l'étude de la correspondance de Marie Moret entamée en 2021 au sein du projet FamiliLettres, les vues de cet album ont pu être attribuées à Marie-Jeanne Dallet (1872-1941), nièce de Marie Moret, qui pratique la photographie en amatrice dès 1897. Ces vues du Familistère, qualifiées par Marie Moret d' « intéressantes et instructives », ont servi à la réalisation de diapositives pour conférences avec projection, données entre autres par Auguste Fabre. Une partie de ces vues  a également servi d'illustrations pour la brochure Le Familistère illustré… parue à l'été 1900 et co-écrite par Auguste Fabre, Jules Jean Prudhommeaux, Émilie et Marie-Jeanne Dallet.

Source et bibliographie :
Archives municipales de Guise, recensement de 1911.
[Dallet (Émilie), Dallet (Marie-Jeanne), Fabre (Auguste), Prudhommeaux (Jules)], Le Familistère illustré. Résultat de vingt ans d’association. 1880-1900, Paris, Guillaumin & Cie, [1900], p. 31-32, fig. 14.
Guise, archives du Familistère : correspondance de Marie Moret (inv. n° 1999-9-51 à 60 et 2005-0-122 à 129).

Mots-clés : appareil de chauffage ; femme ; livre ; aile droite du Palais social ; homme ; intérieur ; instrument à vent ; logement ; chambre à coucher ; photographie
Œuvres en rapport :

La cuisine d'un logement au troisième étage de l’aile droite du Palais social

Notice créée le 19/10/2018. Dernière modification le 26/08/2022.