La photographie montre une famille attablée dans la cuisine d'un logement du Fam
La cuisine d'un logement au troisième étage de l’aile droite du Palais social. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 2016-7-1.23). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.
La photographie montre une famille attablée dans la cuisine d'un logement du Fam
La cuisine d'un logement au troisième étage de l’aile droite du Palais social. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 2016-7-1.23). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.
Détail de la cage à oiseaux sur la photographie de la cuisine du logement
La cuisine d'un logement au troisième étage de l’aile droite du Palais social (détail). Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 2016-7-1.23). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.

La cuisine d'un logement au troisième étage de l’aile droite du Palais social

Photographe :

Dallet-Prudhommeaux (Marie-Jeanne)

Éducatrice, coopératrice et pacifiste française née en 1872 à Guise (Aisne) et décédée en 1941 à Versailles (Yvelines). Elle est la fille d'Émilie Dallet-Moret (1843-1920) et la nièce de Marie Moret. Marie-Jeanne Dallet épouse Jules Prudhommeaux (1869-1948) à Nîmes en 1901. Avant son mariage, Marie-Jeanne Dallet s'occupe des écoles du Familistère avec sa mère. Elle pratique également la photographie en amatrice.

Lieu :

Guise

Date : vers 1897
Technique : carton ; épreuve photographique sur papier au gélatino-bromure d'argent
Mesures : H. 13 x 18 cm (épreuve)
Domaine :

photographie

Acquisition : don Cédric Hasler, 2016 (ancienne bibliothèque d’Auguste Fabre).
Inventaire n° : 2016-7-1.19
Notice :

La photographie est reproduite dans la brochure Le Familistère illustré… qui présente deux autres vues du même logement (inv. n° 2016-7-1.24 et n° 2016-7-1.25). La brochure décrit plusieurs appartements, dont les images sont accompagnées de brèves monographies des familles occupantes. Les photographies des logements ont ainsi en quelque sorte une valeur sociologique.

L’ouvrage commente les images de la façon suivante : « Nous voici (fig. 8, 9 10) dans [le logement] de la famille L., situé sur la façade ouest de l’aile droite. Il comprend trois pièces, dont deux grandes et une plus petite. Chacune a en moyenne une superficie de 21 m² et un cube d’air de 59 m3. En outre, deux cabinets (surface moyenne de 2,24 m²), munis de rayons et de porte-manteaux, remplacent avantageusement les placards. Une famille composée du père, de la mère et de trois enfants habite ce logis. On nous saura gré de lui consacrer ici une monographie rapide parce qu’elle représente assez exactement le type ordinaire des familles familistériennes. Le père, L. P., a aujourd’hui quarante-trois ans. Il est entré à l’usine en 1872 et exerce la profession de mouleur de modèles. Ce travail lui est payé 57 centimes l’heure, soit par journée de 10 heures, 5 fr. 70. La mère se consacre entièrement aux soins du ménage. L’aîné des enfants, un jeune homme de vingt ans, mouleur également, mais chargé d’un travail courant, est payé aux pièces et se fait en moyenne 3 fr. 50 par jour. Le cadet a quinze ans et demi ; il est sorti des écoles du Familistère il y a un an, muni du certificat d’études et gagne comme apprenti modeleur 2 fr. 20 par jour. La famille, qui comptait autrefois cinq enfants, comprend encore une fillette de douze ans et demi, aujourd’hui pourvue du certificat d’études et élève du cours complémentaire, comme le veut l’article 123 des statuts qui oblige à la fréquentation scolaire jusqu’à l’âge de 14 ans révolus. »

Les personnes qui posent devant l’objectif de la photographe sont vraisemblablement, de gauche à droite : la mère de famille, la fillette de douze ans et demi, une fillette inconnue, un jeune homme inconnu, l’aîné des enfants âgé de vingt ans, le cadet de quinze ans et demi et enfin le père de famille.

L’image du déjeuner de cette famille d’ouvriers est destinée à montrer qu’elle vit modestement mais dans un certain confort. L’appartement est situé au troisième étage du Palais social, où les loyers sont les moins élevés. La pièce, au sol en carreaux de terre cuite, est sobrement meublée. Un simple poêle, dit « poêle flamand » équipe la cuisine. La table, recouverte d’une nappe en toile cirée, est bien mise. Une lampe à suspension, à pétrole et à bougeoirs, descend du plafond. Les murs sont tendus de papier peint et sont ornés de plusieurs cadres. Une cage à oiseaux est suspendue au mur près de la fenêtre. Les oiseaux, animaux domestiques favoris des classes ouvrières, étaient les seuls animaux de compagnie tolérés au sein du Palais social.

La planche fait partie d’un album photographique comprenant 99 vues du Familistère, constitué vers 1900, que posséda Auguste Fabre (1839-1922), ancien associé de l’Association coopérative du capital et du travail, proche de Marie Moret, veuve de Jean-Baptiste André Godin, et fondateur du mouvement coopératif dit « École de Nîmes ». Grâce à l'étude de la correspondance de Marie Moret entamée en 2021 au sein du projet FamiliLettres, les vues de cet album ont pu être attribuées à Marie-Jeanne Dallet (1872-1941), nièce de Marie Moret, qui pratique la photographie en amatrice dès 1897. Ces vues du Familistère, qualifiées par Marie Moret d' « intéressantes et instructives », ont servi à la réalisation de diapositives pour conférences avec projection, données entre autres par Auguste Fabre. Une partie de ces vues, dont celle-ci, a également servi d'illustrations pour la brochure Le Familistère illustré… parue à l'été 1900 et co-écrite par Auguste Fabre, Jules Jean Prudhommeaux, Émilie et Marie-Jeanne Dallet.

Sources et bibliographie :
[Dallet (Émilie), Dallet (Marie-Jeanne), Fabre (Auguste), Prudhommeaux (Jules)], Le Familistère illustré. Résultat de vingt ans d’association. 1880-1900, Paris, Guillaumin & Cie, [1900], p. 28-30, fig. 8.
Guise, archives du Familistère : correspondance de Marie Moret (inv. n° 1999-9-51 à 60 et 2005-0-122 à 129).

Mots-clés : enfant ; appareil de cuisson ; femme ; aile droite du Palais social ; homme ; intérieur ; logement ; cuisine ; cage à oiseau
Œuvres en rapport :

Une chambre à coucher d'un logement au troisième étage de l’aile droite du Palais social

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Notice créée le 18/10/2018. Dernière modification le 26/08/2022.