La Famille
Sculpteur : | Martel (Jan) Sculpteur français, né en 1896 et mort en 1966, frère jumeau de Joël Martel. |
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Lieu : | Paris |
Date : | 1922 |
Technique : | plâtre |
Mesures : | H. 60 ; L. 130 cm |
Inscriptions : | signé en creux dans le plâtre en bas à droite : « Jan Martel ». |
Domaine : | sculpture |
Acquisition : | fonds ancien du musée municipal de Guise, transféré en 2006. |
Inventaire n° : | 1999-8-14 |
Notice : | Le relief en plâtre est le modèle de l’un des deux bas-reliefs en marbre du monument aux morts du Familistère de Guise pendant la Grande Guerre, conçu et exécuté en 1922 par deux jeunes sculpteurs, les frères jumeaux Jan et Joël Martel (1896-1966). Le projet présenté par les artistes le 3 février 1922 à la Société du Familistère de Guise (voir notice inv. n° 1999-3-57) comprend une statue en pierre représentant un soldat et deux bas-reliefs représentant l’un la Famille, l’autre le Travail. Les sujets sont sans doute suggérés aux sculpteurs par Louis-Victor Colin, l’administrateur-gérant de la Société du Familistère, lorsque Jan et Joël Martel se rendent à Guise en janvier 1922. Les deux thèmes allégoriques font partie de la culture du Familistère : des figures monumentales de la Famille et du Travail ornent ainsi le mausolée de Jean-Baptiste André Godin érigé en 1889. Les deux reliefs du monument sont des allégories ancrées dans la réalité du Familistère. Le beau relief de la Famille, dont le plâtre est signé Jan Martel, montre un groupe de personnages devant la façade du Palais social. Au centre, une femme avec un nourrisson dans les bras se tient au milieu de deux femmes plus âgées, qui encadrent deux garçons et deux filles d’âges différents ; de chaque côté, se trouve un homme marchant à l'aide d'une canne, figurant les Familistériens qui ne sont pas partis à la guerre. La représentation de l'architecture du Familistère est, curieusement, peu fidèle, mais Jan Martel souligne le pignon à redents du corps central pour permettre son identification. Les dessins d’étude du relief (collection Florence Langer-Martel) montrent comment les Martel élaborent une composition dénuée de pittoresque en affirmant la géométrie d’une série de triangles rectangles. La rigoureuse symétrie de l’arrangement est adoucie par une variété suffisante de caractères ; les formes sont massives malgré le faible relief et donnent aux figures une forte présence. Les reliefs devaient, à l’origine du projet, être exécutés en pierre de Lorraine, comme la statue du poilu. Les Martel convainquent ensuite Louis-Victor Colin de les réaliser en bronze. Mais les sculpteurs achèvent les modèles quelques jours seulement avant l’inauguration du monument, qui doit avoir lieu le 17 septembre. Il est trop tard pour fondre le bronze. Le 15 septembre 1922, les jumeaux arrivent à Guise avec des épreuves en plâtre des reliefs et les installent provisoirement sur le monument pour la cérémonie. Jan et Joël Martel proposent alors de faire exécuter les reliefs en marbre. Commande leur est passée le 17 octobre 1922 par la Société du Familistère. Le 20 novembre, ils écrivent à Louis-Victor Colin : « Nous venons de rentrer à Paris, et sommes à retoucher les 2e épreuves en plâtre des bas-reliefs dans le marbre. Il faut, à cause de la finesse de la matière, une sculpture très poussée. » Les reliefs en marbre ne seront finalement installés sur le monument qu’en mars 1923. Les sculpteurs tenaient en effet à les exposer au Salon des Indépendants à Paris, clos le 11 mars 1923, où ils sont remarqués par la critique. Les Martel semblent si satisfaits de leur travail qu’ils choisissent d’exposer au même moment les modèles en plâtre de ces reliefs à l’exposition de l’Amicale de l’École spéciale d’architecture, rue Raspail à Paris. Il est difficile de savoir exactement quels sont les reliefs en plâtre conservés au Familistère de Guise. Les épreuves installées provisoirement sur le monument le 15 septembre 1922 et restées en place jusqu’au mois de mars 1923, ne présenteraient-elles pas des dommages liés à leur exposition aux intempéries et à leur dépose ? Les « deuxièmes » épreuves retouchées par les Martel ne devraient-elle pas présenter des traces de mise aux points pour la taille du marbre, même « effacées » pour leur présentation en février 1923 à l’École spéciale d’architecture ? Sources et bibliographie : |
Mots-clés : | Familistère de Guise ; enfant ; famille |
Œuvres en rapport : |
Notice créée le 01/06/2018. Dernière modification le 13/06/2018.