Après la Première Guerre mondiale, les fabricants d’appareils ménagers commencent à s’adresser directement au public. Les quincailliers étaient auparavant leurs intermédiaires auprès de la clientèle. Les appareils sont désormais baptisés de noms évocateurs, faciles à mémoriser, et leur commercialisation donne lieu à une campagne publicitaire pour lesquelles les fabricants font appel à des agences spécialisées.

Dans les années 1930, la Société du Familistère fait définitivement évoluer le patronyme du fondateur, ajouté après sa mort à la raison sociale de l’entreprise (Ancienne maison Godin), en nom commercial (poêle Godin, cuisinière Godin). Elle commercialise ses nouveaux modèles sous le nom de « Godinette », « Colinette », « Pot-au-feu », « Parisette », « Lyonnette », ou « Provencia », qui sont autant de marques déposées. La cuisinière « Colinette luxe » est une variante de la « Colinette » créée en 1934 et baptisée ainsi en hommage à Louis-Victor Colin, administrateur-gérant de la Société du Familistère de 1898 à 1933. C’est une cuisinière à charbon en fonte de fer émaillée de couleur ivoire, à quatre trous de cuisson, avec four, étuve et réservoir d’eau chaude.

L’affiche de Léon Dupin décrit une typologie des utilisateurs de la « Colinette luxe » : sous l’exclamation « La préférée ! », un chef cuisinier, une gouvernante âgée et une jeune domestique se penchent vers la cuisinière, leur visage exprimant différentes nuances de satisfaction.

En 1935, deux autres affiches sont créées par l’affichiste-imprimeur Joseph-Charles et son dessinateur Léon Dupin pour la Société du Familistère.

Sources et bibliographie :
Godin. Modèles de vente courante et créations récentes 1937-1938, Paris, Imprimerie Ch. Bernard, [1938], p. 10.