La salle des berceaux de la nourricerie du Familistère
Photographe : | Dallet-Prudhommeaux (Marie-Jeanne) Éducatrice, coopératrice et pacifiste française née en 1872 à Guise (Aisne) et décédée en 1941 à Versailles (Yvelines). Elle est la fille d'Émilie Dallet-Moret (1843-1920) et la nièce de Marie Moret. Marie-Jeanne Dallet épouse Jules Prudhommeaux (1869-1948) à Nîmes en 1901. Avant son mariage, Marie-Jeanne Dallet s'occupe des écoles du Familistère avec sa mère. Elle pratique également la photographie en amatrice. |
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Lieu : | Guise |
Date : | vers 1897 |
Technique : | papier ; épreuve photographique sur papier au gélatino-chlorure d'argent (aristotype) |
Mesures : | H. 12,1 x 16,9 cm |
Inscriptions : | manuscrit au revers au stylobille noir : "Nourricerie | Bambinat | 1887 | Godin" |
Domaine : | photographie |
Acquisition : | fonds ancien du musée municipal de Guise transféré en 2006. |
Inventaire n° : | 1976-1-54 |
Notice : | Le bâtiment de la nourricerie-pouponnat est achevé en août 1866. Implantée au nord du pavillon central, la nourricerie se trouve de plain-pied avec la cour intérieure et communique avec elle par une passerelle couverte. Elle est ouverte jour et nuit aux habitants du Palais et 50 berceaux peuvent accueillir autant de nourrissons pour y passer la nuit. En 1882, la crèche accueille 40 nourrissons et 56 poupons des deux sexes. Un personnel salarié de l'Association coopérative du Capital et du Travail a la charge de les surveiller, les nourrir et les éduquer. Ce service, comme l'ensemble des services d'éducation du Familistère, est dispensé gratuitement aux résidents du Palais social. À l’intérieur, tant l’agencement des espaces que le mobilier et les accessoires sont soigneusement conçus par Jean-Baptiste André Godin. À partir de l’exemple des premières crèches parisiennes, Godin définit un modèle de berceau-hamac non berçant, portatif, à structure métallique reposant sur deux pieds en fonte de fer. La composition du matelas en son de céréale est une idée du docteur fouriériste Auguste Savardan, ancien de la colonie de Réunion au Texas, qui s’occupe des questions liées à l’enfance depuis les années 1840. Godin correspond avec lui en 1865 au sujet du couchage des nouveau-nés, peu avant l’ouverture de la nourricerie. La scène se déroule dans la nourricerie du Familistère. Au milieu de deux rangées de berceaux, une nourrice tient dans ses bras un petit qu’elle vient de réveiller. Sur la rangée de droite, une autre nourrice réveille progressivement les petits encore dans leur berceau, redressés pour se tenir en position assise. Tous et toutes regardent en direction de l’appareil photographique, leur curiosité attisée. Les fuyantes de la photographie donnent l’impression que les rangées de berceaux s’étendent encore sur une longue distance, multipliant leur nombre à l’infini. La mise au point sur les sujets de l’image provoque un fort contrejour venant de la grande fenêtre qui domine la scène. Grâce à l'étude de la correspondance de Marie Moret entamée en 2021 au sein du projet FamiliLettres, cette photographie est désormais attribuée à Marie-Jeanne Dallet (1872-1941), nièce de Marie Moret, qui pratique la photographie en amatrice dès 1897. Ses vues du Familistère, qualifiées par Marie Moret d' « intéressantes et instructives », ont servi à la réalisation de diapositives pour conférences avec projection, données entre autres par Auguste Fabre. Une partie de ces vues a également servi d'illustrations pour la brochure Le Familistère illustré… parue à l'été 1900 et co-écrite par Auguste Fabre, Jules Jean Prudhommeaux, Émilie et Marie-Jeanne Dallet. Sources et bibliographie : |
Mots-clés : | berceau ; nourricerie ; enfants ; femmes ; pouponnat du Familistère de Guise |
Œuvres en rapport : |
Notice créée le 06/09/2022.