La photographie montre une partie du jardin du Familistère

Le jardin d’agrément du Familistère de Guise. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 1976-1-281). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.

Détail de la photographie du jardin du Familistère avec une statue.

Le jardin d’agrément du Familistère de Guise (détail). Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 1976-1-281). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.

Verso de la photographie du jardin du Familistère de Guise

Le jardin d’agrément du Familistère de Guise (verso). Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 1976-1-281). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.

Le jardin d’agrément du Familistère de Guise

Photographe :

Dallet-Prudhommeaux (Marie-Jeanne)

Éducatrice, coopératrice et pacifiste française née en 1872 à Guise (Aisne) et décédée en 1941 à Versailles (Yvelines). Elle est la fille d'Émilie Dallet-Moret (1843-1920) et la nièce de Marie Moret. Marie-Jeanne Dallet épouse Jules Prudhommeaux (1869-1948) à Nîmes en 1901. Avant son mariage, Marie-Jeanne Dallet s'occupe des écoles du Familistère avec sa mère. Elle pratique également la photographie en amatrice.

Lieu :

Guise

Date : vers 1897
Technique : épreuve photographique sur papier au gélatino-chlorure d'argent (aristotype)
Mesures : H. 11,6 x 16,8 cm
Inscriptions :

sur le verso, cachet à l’encre du musée Godin de la Société du Familistère de Guise.

Domaine :

photographie

Acquisition : fonds ancien du musée municipal de Guise, transféré en 2006.
Inventaire n° : 1976-1-281
Notice :

Dans son « Voyage autour du Familistère », au moment de parcourir les allées du jardin d’agrément, le rédacteur du journal Le Devoir exprime son idée du jardin : « Le jardin est en réalité un résumé aussi complet que possible de la belle nature végétale, un tableau naturel, où l’artiste tâche de réaliser son idéal comme le peintre dans sa toile. On y supplée la nature, et l’on y crée des paysages absents, des accidents pittoresques qui n’y existaient pas. » (Le Devoir, t. V, 6 novembre 1881, p. 715)

Cette conception du jardin s’applique à l’une des grandes créations paysagères du Second Empire, le parc des Buttes-Chaumont à Paris, inauguré en 1867. Elle inspire aussi le jardin d’agrément du Familistère. Dans l’esprit de Jean-Baptiste André Godin, il s’agissait de recréer un morceau d’une nature arcadienne, qui offrirait aux habitants du Familistère un espace de repos contrastant avec le paysage industriel de l’usine et avec l’urbanité du Palais social. Aménagé dès 1856, le jardin est intégré au projet du Familistère en 1858. Il est créé sur un terrain en forte pente d’une superficie de 1,2 hectare situé entre les ateliers de la manufacture et la rivière. La composition est pittoresque. Des allées étroites et sinueuses traversent une succession de zones arborées et de prairies. Le mobilier comprend des statues en pierre, allégories des quatre saisons ou répliques d’œuvres réputées, ainsi que des vases en fonte de fer et des bancs fabriqués par la manufacture du Familistère.

La photographie met en perspective le jardin et l’horizon boisé au sud du Familistère. Au sommet de la colline en arrière-plan, apparaît la couverture du donjon du château des ducs de Guise. La statue installée sur un piédestal en briques est décrite par l’auteur du « Voyage autour du Familistère » : « Plus loin, au point de jonction de deux allées sur la droite, nous trouvons une statue représentant l’automne imitant la terre cuite. C’est une jeune fille le front couronné de pampre, qui tient sous son bras droit serré contre sa hanche une corbeille de raisins, et dans sa main droite (sic) élevée une coupe. Le modèle est bon, et l’exécution est digne du modèle. […] La statue de l’automne n’offre aucune trace de signature. Mais toutes ces œuvres sortent des ateliers de Visseaux à Paris » (Le Devoir, t. V, 6 novembre 1881, p. 715).

Grâce à l'étude de la correspondance de Marie Moret entamée en 2021 au sein du projet FamiliLettres, cette photographie est désormais attribuée à Marie-Jeanne Dallet (1872-1941), nièce de Marie Moret, qui pratique la photographie en amatrice dès 1897. Ses vues du Familistère, qualifiées par Marie Moret d' « intéressantes et instructives », ont servi à la réalisation de diapositives pour conférences avec projection, données entre autres par Auguste Fabre. Une partie de ces vues a également servi d'illustrations pour la brochure Le Familistère illustré… parue à l'été 1900 et co-écrite par Auguste Fabre, Jules Jean Prudhommeaux, Émilie et Marie-Jeanne Dallet.

Source et bibliographie :
Guise, archives du Familistère de Guise : catalogue manuscrit du musée de la Société du Familistère de Guise, sans date, fol. 164, n°5610 ; correspondance de Marie Moret (inv. n° 1999-9-51 à 60 et 2005-0-122 à 129).
Fortis (Edmond), « Voyage autour du Familistère », Le Devoir, t. V, 6 novembre 1881, p. 713-715.

Mots-clés : femme ; statue ; jardin d'agrément du Familistère de Guise ; château des ducs de Guise
Œuvres en rapport :

Le jardin d’agrément du Familistère de Guise

Notice créée le 26/10/2018. Dernière modification le 27/08/2022.