Poêle-cheminée Colas n° 1
Auteur du modèle : | Fonderies Colas Raison sociale des fonderies de Montiers-sur-Saulx (Meuse), spécialisées dans la production de fonte ornementale, appartenant à la famille Colas de 1826 à 1888. |
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Lieu : | Montiers-sur-Saulx |
Date : | vers 1848-1888 |
Technique : | fonte de fer |
Mesures : | H. 69 ; L. 41 ; P. 42 cm |
Inscriptions : | rébus moulé en relief dans un écusson sur la devanture. |
Domaine : | appareil de chauffage |
Type : | cheminée |
Acquisition : | achat en 2015 avec le concours du Département de l’Aisne |
Inventaire n° : | 2015-3-1 |
Notice : | Cette élégante petite cheminée en fonte de fer a la particularité d’être signée par un rébus, suivant une pratique en vogue au XIXe siècle. Le rébus est moulé en relief dans un écusson visible sur la façade de l’appareil, au-dessus du souffleur. Il comporte trois niveaux : un col et une carte à jouer ornée d’un as en haut sur le premier ; un « à », un mont et le suffixe « ier » au centre sur le deuxième ; un seau en bas sur le troisième niveau. L’identité du fabricant est ainsi révélée : « Colas à Montiers-sur-Saulx ». Le poêle-cheminée n° 1 provient de la fonderie Colas, anciennement implantée à Montiers-sur-Saulx dans la Meuse, et concurrente de la Société du Familistère au XIXe siècle. L’activité métallurgique à Montiers est ancienne. La première mention d’un haut-fourneau date de 1516. Le site de la forge de Montiers est attesté à son emplacement actuel en 1649. Après la Révolution française, trois familles se succèdent à la tête de ce site industriel : les Vivaux, les Saint-Amand et les Colas. Louis-Alexandre Colas (1779-1848) acquiert en 1826 la forge de Montiers et ses dépendances où son père, Jean-Louis Colas (1751-1815), officiait en tant que régisseur depuis 1781. Il entreprend la conversion progressive de l’usine, qui produit essentiellement du fer marchand, en fonderie pour la fabrication de pièces moulées. À sa mort en 1848, ses deux fils, Louis-Alphonse (1810-1880) et Marcel-François Alexandre (1813-1895), deviennent propriétaires du domaine. Ils exploitent l’usine sous la raison sociale « Colas frères ». L’aîné de la famille compte parmi les disciples de Charles Fourier et participe au milieu des années 1850 à l’aventure de la colonie fouriériste de Réunion au Texas. D’abord actionnaire de la Société de colonisation européo-américaine, fondée en 1854 et dont Jean-Baptiste André Godin est un des gérants, il séjourne brièvement dans la colonie où il occupe les fonctions de géomètre. Le poêle-cheminée n°1 figure sur un catalogue « Colas Frères » non daté et sur un album « Turquet-Colas » de 1884. Le modèle de cet appareil n’apparaît plus dans la documentation commerciale des Établissements Salins après le rachat des modèles Colas par ces derniers. Il semblerait que sa production cesse avec la faillite de la Société Turquet-Colas. La fabrication de cet appareil se situe donc entre 1848 et 1884. Le poêle-cheminée n° 1 se distingue par la richesse de son ornementation : deux cariatides sur chacun des côtés, un mascaron représentant une figure de diable au milieu d’une guirlande de pampres de vigne, des motifs fruitiers et d’écailles sur le souffleur et deux reptiles sur la partie inférieure. Cet appareil par son décor et sa taille est comparable aux cheminées n° 7 et 8, visibles dans l’album des fonderies Godin-Lemaire de 1867. La finesse des ornements témoigne de la qualité des fontes utilisées et du savoir-faire des fondeurs. La fonte de fer par sa malléabilité peut se parer d’une infinie variété de formes, rivalisant avec le bronze pour la création de motifs décoratifs. Le poêle-cheminée Colas n° 1 a été restauré en 2019 avec le concours du Département de l’Aisne et de l’État (ministère de la Culture et de la Communication). Bibliographie |
Mots-clés : | appareil de chauffage ; cheminée ; diable ; fruits ; cariatide ; reptile ; écaille ; vigne |
Notice créée le 27/04/2020. Dernière modification le 21/05/2020.