À la fin de l'année 1938, René Rabaux, administrateur gérant de la Société du Familistère, s'inquiète de la mobilisation du personnel de l'usine en cas de déclenchement d'un conflit armé. Pour éviter cette situation, il entame des démarches auprès des autorités françaises pour obtenir des commandes militaires afin de maintenir l'activité industrielle même si la production d'appareils de chauffage et de cuisson devait s'arrêter.
Une partie des ateliers est transformée pour produire projectiles et grenades en 1939. En avril 1940, la production de grenades occupe trois chaînes d'usinage.
À partir de l'arrivée des troupes allemandes en France en mai 1940, la désorganisation s'empare de Guise et du Familistère. Un exode de la population débute. Les ateliers, sous l'occupation allemande, se tournent vers une production civile.

La présente grenade est composée d'un corps ovoïde en fonte dans lequel la charge explosive n'a pas été ajoutée. Elle n'a pas été peinte. Il s'agit d'une grenade défensive de modèle 1930 ou 1937, ces deux modèles étant en usage au sein de l'Armée française au début de la Seconde Guerre mondiale.