Photographie de l'avers de la médaille

Médaille commémorant le traité de commerce conclu entre la France et l’Angleterre le 23 janvier 1860 (avers). Collection Familistère de Guise (inv. n° 1999-4-35). Crédit photographique : Familistère de Guise, 2018.

Photographie du revers de la médaille

Médaille commémorant le traité de commerce conclu entre la France et l’Angleterre le 23 janvier 1860 (revers). Collection Familistère de Guise (inv. n° 1999-4-35). Crédit photographique : Familistère de Guise, 2018.

Médaille commémorant le traité de commerce conclu entre la France et l’Angleterre le 23 janvier 1860

Graveur en médailles :

Merley (Louis)

Louis Merley (Outre-Furan, Saint-Étienne,1815 – Paris, 1883), graveur en médailles actif en France au XIXe siècle, lauréat du grand Prix de Rome en gravure sur médaille et pierre fine en 1843.

Lieu :

France

Date : 1860
Technique : cuivre
Mesures : D. 5,7 cm
Inscriptions :

frappé en relief sur l’avers : « NAPOLEON III EMPEREUR » et sous la tête « L. MERLEY. F. » ; frappé en relief sur le revers : « NAPOLÉON III REGNANT », sous la plinthe « TRAITÉ DE COMMERCE AVEC L’ANGLETERRE 23 JANVIER 1860 | ENQUÊTE FAITE PAR LE CONSEIL SUPÉRIEUR | DE COMMERCE »CHAPLAIN » frappé en creux au-dessous : « M. GODIN-LEMAIRE » ; frappé en relief en bas : « L. MERLEY ».

Domaine :

médaille

Acquisition : fonds ancien du musée municipal de Guise, transféré en 2006.
Inventaire n° : 1999-4-35
Notice :

Le traité de commerce conclu le 23 janvier 1860 est un traité de libre-échange entre l’Empire français et le Royaume-Uni, qui vise à la réduction progressive des taxes douanières sur les matières premières, les produits alimentaires et les produits manufacturés. C’est un changement radical dans la politique commerciale de la France, de tradition protectionniste. Le 5 janvier 1860, Napoléon III adresse au ministre des Finances Achille Fould une lettre programme, publiée par les journaux le 15 janvier suivant : « Malgré l’incertitude qui règne encore sur certains points de la politique étrangère, on peut prévoir avec confiance une solution pacifique. Le moment est donc venu de nous occuper des moyens d’imprimer un grand essor aux diverses branches de la richesse nationale […] Depuis longtemps on proclame cette vérité qu'il faut multiplier les moyens d'échange pour rendre le commerce florissant ; que, sans concurrence, l'industrie reste stationnaire et conserve des prix élevés qui s'opposent aux progrès de la consommation ; que, sans une industrie prospère qui développe les capitaux, l’agriculture elle-même demeure dans l’enfance. Tout s’enchaîne donc dans le développement successif des éléments de la prospérité publique. »Le traité est le résultat d’une négociation secrète entre deux partisans de la paix et du libre-échange entre les nations, Richard Cobden, industriel et parlementaire britannique, et Michel Chevalier, polytechnicien saint-simonien rallié à Napoléon III en 1852.

Le traité provoque de vives oppositions de la part de certains industriels et des tenants du protectionnisme. « On a dit que le traité fut négocié comme un complot. L’élaboration du tarif, elle, se fit au grand jour », écrit Gabrielle Cadier. Par décret impérial du 11 avril 1860, une grande d’enquête fut ouverte en France auprès des industriels français et étrangers en vue d’établir les conventions complémentaires au traité pour fixer les droits de douane. Du 10 mai au 24 août 1860, le Conseil supérieur de l’agriculture, du commerce et de l’industrie tint 45 séances d’audition de plusieurs centaines d’industriels de tous les domaines de fabrication. Elle consacra 22 séances aux seules industries métallurgiques, où furent entendus 250 témoins. Jean-Baptiste André Godin fut entendu le 11 mai. Il n’était pas opposé au traité. Godin déclara que l’exportation des produits de la manufacture du Familistère est de peu d’importance « mais que le nivellement des matières premières de la France avec l’étranger, joint à des moyens de transport plus économiques, rendrait cette exportation plus facile, si ce n’est assurée » (Enquête…, 1860, p. 160). La participation des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire à l’Exposition universelle de 1862 à Londres, traduit sans doute cette volonté de développer les exportations à l’étranger. Devant le Conseil supérieur de l’agriculture, du commerce et de l’industrie, Godin explique que la production d’appareils de chauffage et de cuisson en Angleterre, en tôle de fer, n’est pas comparable à la sienne, en fonte de fer et en fonte de fer émaillée. Si les fabricants britanniques venaient à construire des appareils d’aussi bonne qualité que les siens, la différence de prix tiendrait principalement au prix des transports et de la matière première, de la fonte de fer de seconde fusion de première qualité achetée pour deux-tiers en France et pour un tiers au Pays-de-Galles ou en Écosse. Godin estime que la fonte de fer revient, selon sa qualité, de 9 à 14 % moins cher aux fabricants britanniques.

La médaille en cuivre gravée par Louis Merley est remise à Jean-Baptiste André Godin en raison de sa participation à l’enquête industrielle. L’avers présente une tête laurée de Napoléon III de profil à gauche. Le revers est orné d’une allégorie du traité de commerce de 1860. La déesse Minerve, au centre, réunit le Royaume-Uni (à gauche) et l’Empire français (à droite), figures féminines drapées à l’antique, identifiées par leurs armoiries. Elles signent le document du traité de libre-échange sur l’autel du commerce. Dans le fond, de part et d’autre, des marchandises et des gréements de bâtiments à voile représentent des ports.

Sources et bibliographie :
La Presse, 15 janvier 1860, [en ligne], URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k478572d.item (consulté le 12 mai 2019).
Conseil supérieur de l’agriculture, du commerce et de l’industrie, Enquête. Traité de commerce avec l’Angleterre. Industrie métallurgique, t. II, Paris, Imprimerie impériale, 1860, p. 111-117, [en ligne], URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k858001/f120.image.r=Godin%20Godin (consulté le 12 mai 2019).
Cadier (Gabrielle), « Les conséquences du traité de 1860 sur le commerce franco-britannique », dans Histoire, économie et société, 1988, 7ᵉ année, n°3. p. 355-380, p. 357, [en ligne], URL : https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1988_num_7_3_2357 (consulté le 12 mai 2019).

Mots-clés : portrait ; France ; port ; commerce ; allégorie ; Royaume-Uni ; Napoléon III ; laurier ; Minerve ; bateau à voile ; armoiries
Œuvres en rapport :

Médaille commémorative de l’Exposition universelle de 1862 à Londres

Notice créée le 12/05/2019. Dernière modification le 13/05/2019.