Médaille d’argent de la Société de protection des apprentis et enfants employés dans les manufactures
Graveur en médailles : | Bovy (Jean-François-Antoine) Jean-François-Antoine Bovy (Genève, 1795 – Genève, 1877), graveur en médailles actif en France et en Suisse au XIXe siècle. |
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Lieu : | France |
Date : | 1867 |
D'après : | Peyre (Jules-Constant) Jules-Constant Peyre (Sedan, 1811 – 1871), dessinateur et graveur actif au XIXe siècle à la manufacture de Sèvres. |
Lieu : | France |
Date : | 1853 |
Graveur en médailles : | Dubois (Alphée) Alphée Dubois (Paris, 1831 – Clamart, 1905), graveur en médailles et dessinateur de timbres actif en France dans la seconde moitié du XIXe siècle. |
Lieu : | France |
Date : | 1867 |
Éditeur : | Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures Société philanthropique fondée à Paris en mars 1867. |
Lieu : | France |
Date : | 1867 |
Technique : | argent |
Mesures : | D. 5 cm environ |
Inscriptions : | frappé en relief sur l’avers sous le buste : « A. BOVY D’APRÈS J. PEYRE » ; frappé en relief sur le revers : « 1867 | ALPHÉE DUBOIS ». |
Domaine : | médaille |
Acquisition : | fonds ancien du musée municipal de Guise, transféré en 2006. |
Inventaire n° : | 1999-4-33 |
Notice : | L’avers de la médaille présente en relief la tête de l’impératrice Eugénie, tournée vers la gauche. Le portrait est réalisé par Antoine Bovy d’après le médaillon orné de la tête d’Eugénie de Montijo, tournée à droite, réalisé par Jules Peyre pour la Manufacture de Sèvres en 1853. Sur le revers est gravée, également en relief, une scène allégorique, signée Alphée Dubois et datée de 1867, qui montre l’Empire protégeant les enfants employés dans les manufactures. Au centre, est assise une figure féminine personnifiant l’Empire, couronnée et vêtue d’un manteau semé d’abeilles. Elle se tourne avec bienveillance sur la gauche, et étend son bras au-dessus de la tête de trois garçons d’âges différents, portant blouse et pantalon. Le premier tient à la main un compas, le second porte un vase orné et le troisième s’appuie sur une masse. Derrière ce dernier est représentée une enclume. L’Empire pose son autre bras sur les épaules de deux filles portant un tablier. L’une tient un fuseau et l’autre une navette de tissage. Derrières elles sont représentées un rouet ainsi qu’un haut fourneau. Il existe une autre médaille identique en tous points à celle conservée au Familistère, sauf que l’inscription sur le revers est différente médaille ; elle apparaît ainsi : « SOCIÉTE DE PROTECTION | POUR LES ENFANTS EMPLOYÉS DANS LES MANUFACTURES | 27 OCTOBRE 1867 | ALPHÉE DUBOIS ». Cette dernière médaille est la médaille commémorative de la cérémonie solennelle de distribution des récompenses décernées par la Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures, qui se tient le 27 octobre 1867 au Palais de l’industrie de l’Exposition universelle de Paris sous la présidence de l’impératrice Eugénie. La médaille conservée au Familistère est la médaille de récompense attribuée à Jean-Baptiste André Godin à cette occasion. La Société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures est fondée à Paris le 17 mars 1867. Au moment de sa création, elle est présidée par Jean-Baptiste Dumas, président du conseil général de la-Seine et président de la Société d’encouragement de l’industrie nationale, et compte parmi ses vice-présidents Charles Robert, conseiller d’état, secrétaire général du ministère de l’Instruction publique. Peut-être sollicité par ce dernier, qu’il connaît, Jean-Baptiste André Godin fait partie des membres de la Société en préfiguration, dont la première liste est arrêtée au 31 janvier 1867. La Société se donne pour objectif « d’améliorer la condition des apprentis et des enfants employés dans les manufactures, par tous les moyens qui, respectant la liberté de l’industriel et l’autorité du père de famille, agiront en conformité de la pensée des lois sur l’apprentissage et sur le travail des enfants dans les manufactures » (Bulletin…, 1867, n° 1, p. 33). Elle milite notamment pour l’application et le renforcement de la loi du 22 mars 1841 sur le travail des enfants, qui, dans les manufactures employant plus de 20 personnes, limite à 8 heures la durée légale journalière de travail effectif des enfants de 8 à 12 ans, et à 12 heures celui des enfants de 12 à 16 ans. La Société veut profiter de l’audience exceptionnelle offerte par l’Exposition universelle organisée à Paris en 1867. Aussitôt fondée, elle sollicite le patronage de l’impératrice Eugénie, et obtient du commissaire général de l’exposition Frédéric Le Play.la tenue d’une cérémonie solennelle dans le grand hall du Palais de l’industrie où, le 1er juillet 1867, Napoléon III doit présider la cérémonie de remise des récompenses aux exposants. La Société allait elle aussi décerner ses récompenses « 1. Aux institutions qui ont pour but d’assurer à un grand nombre d’enfants de bonnes et saines conditions de travail ; 2. Aux patronages ; 3. Aux manufacturiers, contremaîtres ou artisans ayant fait preuve de zèle pour l’amélioration du sort des enfants qui leur sont confiés » (Bulletin…, 1867, n° 2, p. 184). Les récompenses consistaient en dix grands portraits gravés de l’impératrice et dix portraits du prince impérial signés de leur main, vingt bannières brodées aux chiffre de l’impératrice, quarante médailles d’or, d’argent et de bronze, et des mentions honorables. Il fut décidé par la suite « qu’il ne serait pas donné de médaille d’or ; que la Société décernait seulement sa médaille, laquelle serait en argent, et que des médailles commémoratives d’or, d’argent et de bronze seraient adressées aux diverses personnes qui seraient venues en aide à la Société » (Bulletin…, 1867, n° 2, p. 272) « S. M. l’Impératrice ayant fait connaître l’heure à laquelle il convenait de fixer la cérémonie, 23 000 billets ont été envoyés, et le 27 octobre, à deux heures et demie, les portes de la salle du Palais de l’industrie, dont la disposition était la même que pour la distribution des récompenses de l’Exposition universelle, se refermaient sur plus de 22 500 invités. L’orphéon et la musique de la garde de Paris étaient placés au milieu du transept, vis-à-vis du trône. À droite et à gauche étaient groupés sur les estrades plus de 10 000 enfants de l’industrie. D’un côté étaient les garçons, de l’autre les filles, les uns conduits par les patrons, les autres réunis sous la direction des chefs de patronage. » (Bulletin…, 1867, n° 2, p. 272). La scène gravée au revers de la médaille reproduit une disposition comparable. Le fondateur du Familistère, auquel deux médailles d’argent avaient été attribuées par le jury international de l’Exposition universelle, reçoit une nouvelle médaille d’argent à l’occasion de la cérémonie du 27 octobre 1867. La récompense est motivée de la façon suivante : « Organisation complète des moyens d’instruction et de protection pour les jeunes apprentis et ouvriers » (Bulletin…, 1867, n° 2, p. 304). Sources et bibliographie : |
Mots-clés : | abeille ; portrait ; enfant ; industrie ; allégorie ; Montijo (Eugénie de) ; filature ; métallurgie ; empire |
Œuvres en rapport : |
Notice créée le 10/05/2019. Dernière modification le 11/05/2019.