Le comptoir de boucherie et de charcuterie

Le comptoir de boucherie et de charcuterie des économats du Familistère de Guise. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 1976-1-533). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.

Le comptoir de boucherie et de charcuterie

Le comptoir de boucherie et de charcuterie des économats du Familistère de Guise (verso). Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise (inv. n° 1976-1-533). Crédit photographique : Familistère de Guise / Arkhênum.

Le comptoir de boucherie et de charcuterie des économats du Familistère

Photographe :

Dallet-Prudhommeaux (Marie-Jeanne)

Éducatrice, coopératrice et pacifiste française née en 1872 à Guise (Aisne) et décédée en 1941 à Versailles (Yvelines). Elle est la fille d'Émilie Dallet-Moret (1843-1920) et la nièce de Marie Moret. Marie-Jeanne Dallet épouse Jules Prudhommeaux (1869-1948) à Nîmes en 1901. Avant son mariage, Marie-Jeanne Dallet s'occupe des écoles du Familistère avec sa mère. Elle pratique également la photographie en amatrice.

Lieu :

Guise

Date : vers 1897
Technique : papier ; épreuve photographique sur papier au gélatino-bromure d'argent
Mesures : H. 10,3 x 16,8 cm
Domaine :

photographie

Acquisition : fonds ancien du musée municipal de Guise transféré en 2006.
Inventaire n° : 1976-1-533
Notice :

Au sein des économats du Familistère de Guise, un groupe de femmes prend la pose. Des quatre femmes qui se trouvent derrière le comptoir, l'une tend sa main vers les étagères pour attraper une assiette dans laquelle repose un morceau de charcuterie. Elle fait mine de répondre à la demande de l'une des deux clientes qui tiennent chacune à leur bras un panier en osier. La femme la plus à gauche de l'image s'apprête à écrire sur un carnet la somme due. Sur le mur, en arrière-plan à droite, se trouvent plusieurs pièces de viande suspendues à des crochets. La disposition de l'ensemble, les regards et les gestes arrêtés indique que toute cette scène est en réalité une mise en scène demandée par la photographe.

La brochure Le Familistère illustré. Résultat de vingt ans d’association. 1880-1900 donne une brève description des services commerciaux : « Les magasins sont répartis en deux groupes. L’un occupe le rez-de-chaussée du pavillon central et comprend l’épicerie, la vente du pain, des liquides, des articles de ménage, des meubles, des chaussures, des vêtements, etc. L’autre groupe, dans lesquels figurent les services les plus encombrants, comprend la boulangerie (fabrication), la buvette, l’alimentation et les combustibles. Ils se trouvent relégués dans des bâtiments annexes. » Le commentaire accompagnant cette image dans la brochure indique que la photographie a été prise lors de la « vente matinale ».

Les magasins de proximité du Familistère contribuent au bien-être de sa population. Ils mettent à la disposition de toutes les familles, au sein même de l’habitation, toutes les provisions nécessaires. Mais les magasins du Familistère ne sont pas seulement pratiques, ils sont, selon Godin, vertueux : ils distribuent des marchandises de qualité à bon marché sans le secours d’intermédiaires cupides ; ils invitent à la consommation utile, sans luxe ni frivolité, et donc à la bonne économie domestique des ménages ; ils servent l’intérêt de tous puisque les bénéfices commerciaux sont en très large part redistribués aux consommateurs.

Après la création en 1880 de l’Association coopérative du capital et du travail, les services de consommation fonctionnent en effet sur un mode coopératif. Les ventes dans les magasins s’effectuent soit en payant comptant (en monnaie courante ou en bons de consommation) soit sur carnet après dépôt d’une somme à la caisse. Les bénéfices sont alors divisés entre les membres de l’Association et l’ensemble des acheteurs sur carnet, au prorata du montant de leurs achats.

Grâce à l'étude de la correspondance de Marie Moret entamée en 2021 au sein du projet FamiliLettres, cette photographie est désormais attribuée à Marie-Jeanne Dallet (1872-1941), nièce de Marie Moret, qui pratique la photographie en amatrice dès 1897. Ses vues du Familistère, qualifiées par Marie Moret d' « intéressantes et instructives », ont servi à la réalisation de diapositives pour conférences avec projection, données entre autres par Auguste Fabre. Une partie de ces vues a également servi d'illustrations pour la brochure Le Familistère illustré… parue à l'été 1900 et co-écrite par Auguste Fabre, Jules Jean Prudhommeaux, Émilie et Marie-Jeanne Dallet.

Sources et bibliographie :
[Dallet (Émilie), Dallet (Marie-Jeanne), Fabre (Auguste), Prudhommeaux (Jules)], Le Familistère illustré. Résultat de vingt ans d’association. 1880-1900, Paris, Guillaumin & Cie, [1900], fig. 18.
Guise, archives du Familistère : correspondance de Marie Moret (inv. n° 1999-9-51 à 60 et 2005-0-122 à 129).

Mots-clés : boucherie ; économats du Familistère de Guise ; femmes ; charcuterie
Œuvres en rapport :

Le dépôt de pain dans l’épicerie du Familistère de Guise

L'épicerie du Familistère de Guise

La mercerie du Familistère de Guise

Le rayon des chaussures dans la mercerie du Familistère de Guise

Notice créée le 31/08/2022.