Un déjeuner au Familistère
Déjeuner dans un logement du Familistère.
Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897.
Epreuve sur papier au gélatino-bromure d'argent.
H. 13 x L. 18 cm.
Familistère de Guise (inv. 20016-7-1).
Les Familistériens mangent chez eux. Godin avait installé un restaurant collectif dans les économats, mais l’essai ne fut pas concluant, et les habitants du Palais social ont conservé l’habitude de prendre leurs repas de manière indépendante.
La plupart des logements du Familistère sont des appartements traversants de deux pièces. Une pièce donne sur la place ou les promenades autour du palais, l’autre pièce ouvre sur la cour intérieure de l’immeuble d’habitation. La trame constructive des immeubles du Palais social définit une cellule d’habitation d’une surface de dix mètres par dix mètres. Cette cellule comprend deux logements à vestibule commun, qui peuvent être réunis. C’est peut-être le cas pour la famille réunie autour de la table de la cuisine. C’est en général la pièce côté cour intérieure qui sert de cuisine et de salle à manger. L’appartement se situe au troisième étage du palais. La fenêtre qui occupe presque toute la hauteur du mur laisse entrer une lumière abondante réfléchie par le plafond dressé en plâtre badigeonné. La clarté du logement permet justement au photographe de réaliser ce cliché. La pièce, au sol en carreaux de terre cuite, est sobrement meublée. Un simple poêle, dit « poêle flamand » équipe la cuisine. Mais une certaine aisance se dégage du portrait in situ de la famille d’ouvriers. La table, recouverte d’une nappe en toile cirée, est bien mise ; les murs sont tendus de papier peint, ornés de plusieurs cadres, et aussi d’une cage à oiseaux, seuls animaux de compagnie qui soient tolérés au sein du Palais social.
Notice créée le 13/02/2018. Dernière modification le 24/10/2022.