Le Palais social est photographié depuis le théâtre du Familistère.

Le Palais social. Photographie Stéphane Chalmeau, 2013.

Le Palais social est photographié depuis le théâtre du Familistère à la tombée d

Le Palais social. Photographie Stéphane Chalmeau, 2013.

Le Palais social est photographié d'une fenêtre du foyer du théâtre du Familistè

Le Palais social. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Archives départementales de l'Aisne.

La vue stéréoscopique, l'une des plus anciennes photographies du Familistère, es

L’aile gauche du Palais social vue de la ville de Guise. Détail d’une vue stéréoscopique anonyme, 1861. Collection Archives départementales de l’Aisne.

La photographie est prise à l'époque de l'achèvement du chantier de construction

Le Palais social au moment de l’achèvement du pavillon central. Photographie anonyme, 1864. Collection Familistère de Guise.

L'aile droite du Palais social est photographiée d'une fenêtre d'un étage du pav

L’aile droite du Palais social vue du pavillon Cambrai. Photographie anonyme, juillet 1885. Collection Familistère de Guise.

La photographie montre la cour de l'aile gauche du Familistère en cours d'arrosa

Arrosage de la cour intérieure de l’aile gauche du Palais social. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise.

La photographie est prise au moment du rassemblement des écoliers dans la cour d

Rassemblement des écoliers du Familistère dans la cour du pavillon central du Palais social. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection Familistère de Guise.

La gravure présente une coupe latérale du pavillon central du Palais social du F

Coupe latérale du pavillon central du Palais social. Gravure publiée en 1871 par Jean-Baptiste André Godin dans Solutions sociales. Collection Familistère de Guise.

La gravure présente le plan détaillé d'un demi niveau du pavillon central du Fam

Plan de la moitié est d’un étage du pavillon central du Palais social. Gravure publiée en 1871 par Jean-Baptiste André Godin dans Solutions sociales. Collection Familistère de Guise.

La photographie de la cour de l'aile droite du Familistère est prise de la cours

La cour intérieure de l’aile droite du Palais social. Photographie Marie-Jeanne Dallet-Prudhommeaux, vers 1897. Collection particulière.

Le Palais social

« Palais social » est, sous la plume de Godin, l’autre nom du Familistère. L’expression finit par désigner plus spécialement l’édifice principal du Familistère. Il est composé de trois unités d’habitation juxtaposées, qui forment pourtant un seul et même palais.

Architecture sans architecte

« Je fais en ce moment des études d’habitations sociétaires qui me surprennent singulièrement dans la possibilité qu'il y aurait de remplacer les habitations d'un millier d'ouvriers ou de villageois par un palais qui coûterait moins d'un million. » (lettre de Godin à François Cantagrel, 21 janvier 1858) L’industriel vient de congédier poliment l’architecte Victor Calland, auteur d’un projet de « palais des familles », qu’il avait sollicité deux mois plus tôt pour l’aider à concevoir l’architecture du Familistère. Les propositions de Calland ne satisfont pas Godin, qui veut édifier « progressivement » le Familistère. L’industriel conçoit lui-même les dispositions d’ensemble et de détail de l’habitation collective.

Godin dispose d’une image, celle du phalanstère, et d’un modèle, le Grand hôtel du Louvre élevé à Paris en 1855 autour d’une cour intérieure vitrée. Le plan adopté par Godin présente trois unités d’habitation à construire successivement. Ce sont de vastes parallélogrammes reliés entre eux par un angle, de façon à libérer toutes les façades. Le plus grand immeuble, le pavillon central, est implanté en retrait des ailes gauche et droite pour dégager une grande place au centre de la composition. Chaque unité est formée à partir d’une cour intérieure vitrée. Les trois pavillons communiquent entre eux à tous les niveaux de la construction. Le Palais social est entièrement construit en briques d’une couleur rouge-orangée. La corniche qui règne sur l’ensemble, ainsi qu’une série de bandeaux horizontaux contribuent à l’unité de l’ensemble.

Le palais est édifié d’est en ouest, dans l’espace situé entre l’Oise et le canal des Usines, entre 1859 et 1878. Sa population est de 1 200 personnes en 1878.

L’aile gauche

Le chantier du Palais social débute en 1859 par la construction de l’aile gauche, située près du nouveau pont en bois qui enjambe l’Oise pour relier l’usine au Familistère. Godin met au point les principes de l’habitation familistérienne : construction en brique et charpente de bois ; quatre niveaux de logements sur un niveau de caves à demi enterré ; cour intérieure vitrée ; escaliers tournants situés dans les angles de l’immeuble ; galeries ou coursives en porte-à-faux, qui ceinturent chaque étage côté cour ; appartements traversants ; eau courante et services sanitaires à tous les niveaux sur les paliers des escaliers.

La capacité de l’aile gauche est d’une centaine de logements à l’achèvement de la construction en 1861. La superficie de sa cour est de 540 m2.

L’aile gauche du Palais social est incendiée en 1914 au début de la Grande Guerre. L’édifice est entièrement ruiné : seules les caves sont préservées. L’aile est reconstruite en 1923-1924 avec les dommages de guerre. Les plans sont peut-être établis par la Société du Familistère elle-même. La nouvelle construction s’appuie sur les anciennes fondations et reste fidèle au dispositif de la cour intérieure. Elle emprunte, aussi, le vocabulaire décoratif de l’aile droite du Palais social. Mais la structure et l’enveloppe architecturales sont transformées. Les planchers sont en béton et les charpentes sont métalliques. Le pavement des coursives est fait de pavés de verre. Le sol de la cour, à l’origine en ciment, est revêtu d’une mosaïque. Les façades ont un caractère somptuaire : pavillons d’angle sur la place, balcons, haut comble couvert de tuiles en partie vernissées et percé d’œils-de-bœuf et de chiens-assis. Une grande tour à coupole est créée dans l’angle nord-est pour rassembler les services d’hygiène et de propreté.

L’aile gauche est classée depuis 1991 au titre des monuments historiques. Une restauration générale de l’édifice, en très mauvais état sanitaire, est conduite depuis 2014. L’aile gauche doit permettre la création d’un établissement hôtelier « multistandard » de bonne capacité, fidèle à l’esprit du lieu et associé à l’institution culturelle du Familistère. L’aile gauche, en chantier, n’est pas actuellement ouverte au public.

Le pavillon central​

Le développement industriel de la manufacture et le succès de la première unité d’habitation favorisent le lancement rapide d’une seconde campagne de travaux. Le pavillon central du Palais social est édifié entre 1862 et 1864. Le bâtiment, dont les dispositions sont presque identiques à celles de l’aile gauche primitive, est le plus vaste du palais projeté en 1858.

Le pavillon central comprend plus de 110 appartements et des services au rez-de-chaussée. La cour intérieure a une superficie de 900 m2.

La cour du pavillon central est le lieu du rassemblement des écoliers avant leur départ vers les salles de classe. Elle est aussi le théâtre des grandes fêtes du Familistère, la fête de l’Enfance et la fête du Travail.

Les façades du pavillon central se distinguent par des avant-corps coiffés de frontons ou de pignons à redents. Le corps central de la façade sur la place, restauré en 2015, est surmonté par une horloge et un belvédère, souvenirs de la tour de communications du phalanstère.

À l’est et à l’ouest, un petit édifice assure la liaison du pavillon central à l’aile gauche et à l’aile droite du Palais social. Au nord, la cour du pavillon central communiquait de plain-pied par un couloir avec la crèche du Familistère, détruite en 1918.

Le pavillon central est classé depuis 1991 au titre des monuments historiques. La cour a été l’objet d’un important programme de restauration et d’aménagement de 2006 à 2014. La restitution de la verrière, remplacée par une couverture en tôle de plastique à la fin des années 1950, est l’aspect le plus spectaculaire des travaux de restauration. Une part importante des salles d’exposition du musée de site du Familistère ont été aménagées dans les anciens logements. Mais des habitants vivent toujours dans les ailes sud et ouest du pavillon central.

L’aile droite​

La construction de la troisième aile du palais est longtemps retardée par le procès en séparation de Godin et d’Esther Lemaire, sa première épouse. Le procès, entamé en 1863, peut mettre en péril le Familistère. Il se clôt en 1877. Godin lance aussitôt le chantier de l’aile droite, achevé en 1878.

Le bâtiment contient environ 90 logements. La cour a une superficie de 612 m2.

Les principes de l’habitation sont les mêmes qu’auparavant. Cependant, Godin fait évoluer la construction. Les planchers ne sont plus en bois mais en béton de mâchefer sur poutrelles métalliques. Les escaliers, en ciment, ont des dimensions plus généreuses que ceux des bâtiments antérieurs. Grâce à leur cage largement ouverte, ils participent de façon spectaculaire à la scénographie de la cour. Un grand escalier est logé dans l’édicule de raccordement de l’aile droite au pavillon central. Le sol de la cour a conservé son revêtement en ciment percé de bouches d’aération circulaires.

À l’achèvement de la construction, Godin et Marie Moret, qui résidaient dans l’aile gauche, emménagent au premier étage de l’aile droite. Ils occupent un grand appartement aux dispositions bourgeoises, donnant sur la place.

L’aile droite est classée depuis 1991 au titre des monuments historiques. La verrière de la cour de l’aile droite a été restaurée en 2013. Le bâtiment reste dévolu à l’habitation. L’aile droite ne se visite pas, à l’exception de l’appartement de Godin, accessible directement depuis la place.

 

Pour aller plus loin :
L’album du Familistère, Guise, Les Éditions du Familistère, 2017, p. 471-487.

Notice créée le 02/11/2017. Dernière modification le 26/08/2022.