Samedi 17 juin 2017 - 14 h 30
Ghina' : une création de Cécile Le Prado pour la Cour sonore
musique
lieu : cour du pavillon central
gratuit
Ludique – Chant 1 – Fuite – Suspension – Chant 3
Durée : 19 minutes.
« Cette composition met en avant la voix, la voix dans toutes ses richesses avec, comme reflet de l’âme et du mystère, l’incompréhensible et ses interprétations multiples. Les textes transcrits des séances de spiritisme auxquelles participait Jean-Baptiste André Godin sont chuchotés, lus à voix intime ou déclamés puis mis en résonance avec des instruments. Susciter la respiration intime et sonore du lieu, le faire chanter est au cœur de Ghina’. Dans la musique Soufie, Ghina’ signifie le chant. »
Cécile Le Prado, juin 2017.
Extrait de la communication spirite du 20 juillet 1879, au Familistère, en présence de Godin :
« Je suis l’esprit de Platon. Je comprends votre défiance, mes amis, et je vous en excuse. Je vous dirai donc que le temps accompli depuis ma dernière existence sur la Terre et depuis ma mort a été employé par moi dans les mondes successifs où j’ai été élu, employé à propager les idées qui vous sont connues et que mes œuvres ont apportées jusqu’à vous. Je croyais que l’amour divin aurait plutôt allumé les cœurs des humains et qu’ils seraient devenus bons et fraternels en reconnaissant que là est le bien suprême pour tous et pour chacun. Cependant, qu’il y a loin de l’acceptation de ces vérités à leur mise en pratique puisque vous n’êtes encore qu’à l’état où je vous vois [...] »
Textes enregistrés en arabe, en bulgare, en espagnol (argentin), en français, en grec, en hébreu et en portugais.
Écouter Ghinà de Cécile Le Prado
Cécile Le Prado, compositrice.
Pierre-Marie Blind, designer sonore et assistant musical.
Manuel Poletti (Music Unit), réalisateur en informatique musicale.
En collaboration avec le Conservatoire national des arts et métiers et le laboratoire CEDRIC.
Lectures : Gavriel Attali, Daniela Jordanova, Cécile Le Prado, Sarra Mehamel, Martin Saint-Pierre, Maria Vilaora, Jose Xavier ; improvisation vocale : Marc Blachère, Dominique Bodineau, Géraldine Bourdais, Isabelle Farge, Marie-Pierre Judas, Delphine Muller, Françoise Thionville, du groupe d’improvisation vocal The Sound is You. Avec le soutien de la scène nationale Les Quinconces - l’Espal.
Une commande du Familistère de Guise / syndicat mixte du Familistère Godin, avec le soutien du Département de l‘Aisne, de la Région Hauts-de-France et de l‘État.
Cécile Le Prado
Après des études de musique électroacoustique, Cécile Le Prado s’intéresse à la composition dans l’espace, au paysage sonore et aux multiples espaces d’écoute proposés à un « promeneur écoutant ». Les rencontres successives avec différents centres de recherche et de création musicale comme l’INA-GRM, l’IRCAM ou encore CESARE, ont fait émerger peu à peu la prise en compte de la spatialisation du son comme paramètre d’écriture musicale. Ses installations sonores mêlent étroitement l’enregistrement du son réel et sa transformation technologique. Elle a collaboré avec de nombreux réalisateurs et chorégraphes. Depuis 2001, elle mène également des activités d’enseignement concernant la conception sonore interactive et le design sonore pour les jeux vidéos au Conservatoire des Arts et Métiers et au Cologne Game Lab. Elle est membre du laboratoire CEDRIC.
La Cour sonore
La Cour sonore a été imaginée en 2010 par le compositeur Jean-Christophe Desnoux et Manuel Poletti à l'occasion de l’aménagement muséographique du pavillon central par les architectes Catherine Frenak et Béatrice Jullien. Un dispositif de diffusion de sons – enregistrés, composés, spatialisés in situ – est greffé dans les caves sur le système de ventilation naturelle de la cour : 58 des 72 bouches de ventilation du sol deviennent des sources sonores invisibles. Le son provient ainsi d’un hors-champ mystérieux, devient un environnement magique et se déploie sur trois niveaux de perception : tout d’abord l’enfoui, la cave, ensuite la surface de la cour et enfin le flottement dans l’air. C'est dans l'écart entre le son produit et l'image créée, dans le mystère de la reconstitution d’une origine supposée du son que se forme l'imaginaire du spectateur. Le dispositif de la Cour sonore est une sorte de « grand orgue », un méta-instrument de musique qui possède ses propres outils d’écriture et de spatialisation, comme une fabrique de processus, où les sons peuvent être fixés, génératifs, aléatoires ou stochastiques. Des séquences musicales révèlent certaines possibilités de jeux avec l’espace, avec des circulations de sons à vitesse et parcours variables, des polyphonies et polyrythmies liées à l’espace… Elles seront aussi l'occasion de créations et de réinterprétation d'œuvres existantes : écrire une œuvre musicale qui se comporte comme un organisme vivant ! (d'après Jean-Christophe Desnoux et Manuel Poletti, "La Cour sonore", dans L'Album du Familistère, Guise, Éditions du Familistère, p. 576-578).
Depuis 2017, le Familistère commande à des compositeurs contemporains des œuvres musicales destinées à enrichir le répertoire de la Cour sonore :
Cécile Le Prado, Ghinà, 17 juin 2017 ;
Jean-Luc Hervé, Harmonie, 16 juin 2018 ;
Mauro Lanza, Fully Automated Luxury Communism, 22 septembre 2019.