Samedi 16 juin 2018 - 14 h 30
« Harmonie », une création de Jean-Luc Hervé pour la Cour sonore
musique
lieu : cour du pavillon central
gratuit
Pièce acousmatique 16 pistes pour la Cour sonore du pavillon central du Familistère de Guise.
« La cour résonne de la mémoire des sons de l’harmonie de Guise. Comme si les sons s’étaient échappés des instruments à vent et vivaient maintenant en toute en liberté dans le lieu. Ils se transforment et séloignent peu à peu de leur forme d’origine pour par moment ressembler à des populations d’animaux, d’insectes (les abeilles d’une ruche ?…) »
Jean-Luc Hervé, mai 2018.
Jean-Luc Hervé, compositeur.
Manuel Poletti (Music Unit), réalisateur en informatique musicale.
Avec la participation de l’Art musical de Guise.
Né en 1960, Jean-Luc Hervé fait ses études au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris avec Gérard Grisey. Il y obtient un premier prix de composition. Sa thèse de doctorat d’esthétique ainsi qu’une recherche menée à l’IRCAM seront l’occasion d’une réflexion théorique sur son travail de compositeur, sa résidence à la Villa Kujoyama de Kyoto un tournant décisif dans son œuvre. Sa pièce pour orchestre Ciels a obtenu le prix Goffredo Petrassi en 1997. En 2003 il est invité en résidence à Berlin par le DAAD. Ses deux disques monographiques ont reçu le coup de cœur de l'académie Charles Cros. Il fonde en 2004 avec Thierry Blondeau et Oliver Schneller l’initiative Biotop(e). Ses œuvres sont jouées par des ensembles tels que l’Ensemble Intercontemporain, Court-Circuit, Contrechamps, Musik Fabrik, KNM Berlin, Divertimento, Orchestre Philharmonique de Radio-France, Orchestra della Toscana, Berliner Sinfonie-Orchester. Une partie de son travail actuel consiste en des œuvres de concert-installation conçues pour des sites singuliers. Il est actuellement professeur de composition au conservatoire à rayonnement régional de Boulogne-Billancourt et est édité aux éditions Suvini-Zerboni Milan.
Écouter les oeuvres de Jean-Luc Hervé.
Manuel Poletti est musicien, compositeur et « réalisateur en informatique musicale » à l‘IRCAM depuis 1998, où il produit les œuvres de nombreux compositeurs et artistes contemporains ; en 2008, il intègre la société Cycling74 (San Francisco), qui développe le logiciel Max/MSP. Au sein de Music Unit, fondée, en 2005, il travaille au développement de technologies logicielles dédiées notamment à l’instrument augmenté, à la composition assistée par ordinateur et à la spatialisation du son.
L’Art Musical de Guise est né en 1981 de la volonté d’anciens musiciens de l’Harmonie Godin, disparue en 1968 avec l'Association coopérative du capital et du travail, de voir revivre un orchestre à Guise. C’est véritablement à partir de 1995, et de l’arrivée à la direction musicale de Fabrice Duminy, que l’Art Musical de Guise a pris son envol. Présidé par Olivier Ancelet, cette harmonie réunit 65 instrumentistes (cuivres, bois et percussions).
La Cour sonore a été imaginée en 2010 par le compositeur Jean-Christophe Desnoux et Manuel Poletti à l'occasion de l’aménagement muséographique du pavillon central par les architectes Catherine Frenak et Béatrice Jullien. Un dispositif de diffusion de sons – enregistrés, composés, spatialisés in situ – est greffé dans les caves sur le système de ventilation naturelle de la cour : 58 des 72 bouches de ventilation du sol deviennent des sources sonores invisibles. Le son provient ainsi d’un hors-champ mystérieux, devient un environnement magique et se déploie sur trois niveaux de perception : tout d’abord l’enfoui, la cave, ensuite la surface de la cour et enfin le flottement dans l’air. C'est dans l'écart entre le son produit et l'image créée, dans le mystère de la reconstitution d’une origine supposée du son que se forme l'imaginaire du spectateur. Le dispositif de la Cour sonore est une sorte de « grand orgue », un méta-instrument de musique qui possède ses propres outils d’écriture et de spatialisation, comme une fabrique de processus, où les sons peuvent être fixés, génératifs, aléatoires ou stochastiques. Des séquences musicales révèlent certaines possibilités de jeux avec l’espace, avec des circulations de sons à vitesse et parcours variables, des polyphonies et polyrythmies liées à l’espace… Elles seront aussi l'occasion de créations et de réinterprétation d'œuvres existantes : écrire une œuvre musicale qui se comporte comme un organisme vivant ! (d'après Jean-Christophe Desnoux et Manuel Poletti, "La Cour sonore", dans L'Album du Familistère, Guise, Éditions du Familistère, p. 576-578).
Depuis 2017, le Familistère commande à des compositeurs contemporains des œuvres musicales destinées à enrichir le répertoire de la Cour sonore :
Cécile Le Prado, Ghinà, 17 juin 2017 ;
Jean-Luc Hervé, Harmonie, 16 juin 2018 ;
Mauro Lanza, Fully Automated Luxury Communism, 22 septembre 2019.
Samedi 16 juin : rendez-vous sur la place du Familistère dès 14 h 30
- Accueil par l'Art musical de Guise.
- Première écoute de la création musicale « Harmonie », composition de Jean-Luc Hervé pour la Cour sonore.
- Visite de la chambre de pollinisation du projet « Apistère » ( Rendez-vous sur la place à 14 h 30, 16 h 00, 16 h 30 et 17 h 00).
- Dernières visites de l'exposition « Des machines au service du peuple - Godin et la mécanique » commentée par ses co-commissaires (Rendez-vous à 16 h 00 dans la cour du pavillon central).
La pavillon central sera librement accessible à partir de 14 h 30 le samedi 16 juin 2018.