Il existe, en 1847, 5571 ouvriers et 866 entrepreneurs peintres en bâtiment à Paris, chargés de la vitrerie, de la pose de papier peints et des divers travaux de peinture (Statistique…, 1851, p. 91). Après la révolution de février 1848, encouragés par le gouvernement, les ouvriers parisiens créent, parfois avec leurs patrons, 300 à 400 associations de production ou de consommation, presque toutes éphémères. La Statistique de l'industrie à Paris résultant de l'enquête faite par la Chambre de commerce pour les années 1847-1848 indique, à propos des associations de peintres en bâtiments : « Des essais d’association ont été tentés, en 1848, parmi les peintres. Sept sociétés se sont formées et ont sollicité des fonds de la commission chargée de répartir les 3 millions votés par l’Assemblée nationale pour les associations [décret du 5 juillet 1848]. Une d’entre elles a obtenu 8 000 fr. Un entrepreneur de peinture [Jean-Edme Leclaire] avait déjà, depuis 1842, essayé de mettre en pratique une sorte d’association entre ouvriers et patron : les ouvriers étaient intéressés, mais non pas associés ; cette organisation particulière d’un atelier a parfaitement réussi, mais ne permet pas de préjuger sur le succès des associations ouvrières en général.» (Statistique…, 1851, p. 104)

Une partie des associations formées entre ouvriers entre 1848 et 1851 sont des sociétés coopératives d’inspiration socialiste. Bon nombre d’entre elles utilisent pour emblème un niveau, symbole révolutionnaire et maçonnique signifiant l’égalité (voir Almanach…, [1849], p. 115-157). Ainsi, la carte de l’Association de peintres en bâtiments, qui siège au 62 de la rue Saint-Martin à Paris, présente un niveau, dit « à perpendicule » (composé d’une équerre en triangle isocèle et d’un fil à plomb). Dans les angles de la carte sont répartis les mots formant la devise « Égalité, Fraternité, Liberté et Solidarité ». L’association est mentionnée dans l’Almanach des corporations nouvelles pour 1852, édité en 1851.

Bibliographie :
Almanach des associations ouvrières pour 1850, publié sous les auspices de l’union essénienne, Paris, Au bureau de l’Almanach des associations, [1849], p. 138 (réimpression dans Les Révolutions du XIX^e siècle, t. IV, 1848, la révolution démocratique et sociale, Paris, EDHIS, [1984]).
Statistique de l'industrie à Paris résultant de l'enquête faite par la Chambre de commerce pour les années 1847-1848, Paris, Guillaumin & C^ie, 1851.
Almanach des corporations nouvelles pour 1852, Paris, Au bureau de la Société de La Presse du travail, [1851], p. 187 (réimpression dans Les Révolutions du XIX^e siècle, t. V, 1848, la révolution démocratique et sociale, Paris, EDHIS, [1984]).