La cour sonore
La Cour sonore a été imaginée en 2010 par le compositeur Jean-Christophe Desnoux et Manuel Poletti à l'occasion de l’aménagement muséographique du pavillon central par les architectes Catherine Frenak et Béatrice Jullien. Un dispositif de diffusion de sons – enregistrés, composés, spatialisés in situ – est greffé dans les caves sur le système de ventilation naturelle de la cour : 58 des 72 bouches de ventilation du sol deviennent des sources sonores invisibles. Le son provient ainsi d’un hors-champ mystérieux, devient un environnement magique et se déploie sur trois niveaux de perception : tout d’abord l’enfoui, la cave, ensuite la surface de la cour et enfin le flottement dans l’air. C'est dans l'écart entre le son produit et l'image créée, dans le mystère de la reconstitution d’une origine supposée du son que se forme l'imaginaire du spectateur. Le dispositif de la Cour sonore est une sorte de « grand orgue », un méta-instrument de musique qui possède ses propres outils d’écriture et de spatialisation, comme une fabrique de processus, où les sons peuvent être fixés, génératifs, aléatoires ou stochastiques. Des séquences musicales révèlent certaines possibilités de jeux avec l’espace, avec des circulations de sons à vitesse et parcours variables, des polyphonies et polyrythmies liées à l’espace…
Depuis 2017, le Familistère commande à des compositeurs contemporains des œuvres musicales destinées à enrichir le répertoire de la Cour sonore :
Cécile Le Prado, Ghinà, 17 juin 2017
Jean-Luc Hervé, Harmonie, 16 juin 2018
Mauro Lanza, Fully Automated Luxury Communism, 22 septembre 2019
Yan Maresz, Quatre études acousmastiques pour un palais social, 18 octobre 2021
Manuel Poletti, Black Western Electro Guitar, 16 septembre 2023