L'appartement de Godin
Il n’y a pas de château de « patron » au Familistère. Le fondateur habite au Palais social parmi les travailleurs. Il loge d’abord dans l’aile gauche. Godin et Marie Moret emménagent au premier étage de l’aile droite après l’achèvement de celle-ci en 1878. L’appartement et les logements du rez-de-chaussée sont aujourd’hui consacrés au personnage de Godin.
Godin avant le Familistère
L’appartement de Godin, situé au premier étage, est accessible depuis les logements situés au rez-de-chaussée, dans lesquels on entre directement en venant de la place. Cette disposition permet l’ouverture de l’appartement au public sans perturber le fonctionnement de l’aile droite, toujours habitée.
La pièce d’entrée est ornée de portraits photographiques du fondateur à différentes époques de sa vie. Les salles suivantes sont consacrées à la vie de Jean-Baptiste André Godin (1817-1888) avant la création du Familistère à partir de 1858. Les idées sociales des années 1820-1840 sont représentées par les « utopistes » Claude-Henri de Saint-Simon, Robert Owen, Étienne Cabet et Charles Fourier. La formation intellectuelle de Godin a lieu dans leur environnement idéologique. Une belle maquette d’un atelier de serrurier du début du XXe siècle évoque la formation pratique du jeune ouvrier dans l’atelier de son père. Une grande carte murale des États-Unis en 1855 sert de support au récit de l’aventure fouriériste au Texas dans laquelle Godin est engagé et dont l’échec est le point de départ de la réalisation du Familistère.
Un monte-personne et un escalier intérieur permettent d’accéder à l’appartement de Godin.
L’appartement de Monsieur Godin
Le logement occupé par Godin et Marie Moret est un grand appartement aux dispositions bourgeoises. Les volumes du XIXe siècle ont été rétablis à l’occasion de l’aménagement en 2009. Les moulurations des plafonds ont été préservées et un parquet en chêne a été restitué là où il existait. Le vestibule d’entrée de l’appartement distribue les différentes pièces dont la fonction est spécialisée.
Dans le bureau sont présentés des meubles qui s’y trouvaient au XIXe siècle. La grande armoire bibliothèque contient des ouvrages ayant appartenu à Godin et Marie Moret. Le bureau est celui qu’utilisait Godin. Une borne numérique permet de visualiser le contenu de la bibliothèque et de parcourir la correspondance de Godin et de Marie Moret. Des portraits et des autoportraits sculptés par Godin sont rassemblés dans une vitrine. La pratique du modelage est pour lui un moyen d’étudier la nature humaine.
Le salon occupe l’angle de l’édifice. Il reçoit le jour de deux côtés. Les bustes grandeur nature de Godin et de Marie Moret ont été réinstallés à la place qu’ils occupaient au XIXe siècle. C’est dans le salon qu’était conservé le Livre des visiteurs du Familistère, remarquable archive qui permet de se représenter l’audience de l’expérimentation familistérienne. Une table de consultation permet d’en feuilleter les pages et de s’informer sur les visiteurs du Familistère à partir de 1864. On peut imaginer Godin conversant avec l’architecte anglais Henry Roberts, de passage au Familistère en 1866, ou avec August Strindberg, le grand écrivain suédois venu à Guise en 1885.
La salle à manger est consacrée aux successeurs de Godin, administrateurs-gérants de l’Association coopérative du capital et du travail.
Dans la chambre à coucher, il est question de l’image de Godin : des témoignages de Familistériens, une série de petits bustes à l’effigie du fondateur ou des publicités montrent comment se construit au XXe siècle la figure de Godin en héros fondateur.
De la fenêtre de la cuisine, enfin, on peut voir la cour de l’aile droite.
Voir aussi sur le site :
Monsieur Godin, fondateur du Familistère : Une biographie
Monsieur Godin, fondateur du Familistère : Lettres choisies
Pour aller plus loin :
L’album du Familistère, Guise, Les Éditions du Familistère, 2017, p. 588-591.