Le pavillon central
Avec sa vaste cour vitrée, le pavillon central, achevé en 1865, est le bâtiment iconique du Familistère. Il accueille depuis 2014 une part importante des espaces d’exposition du musée de site. Mais il est toujours habité.
La Cour sonore
Grand théâtre des fêtes du Familistère depuis le XIXe siècle, la cour est aujourd’hui exceptionnellement utilisée pour le spectacle vivant ou pour la présentation d’œuvres de grandes dimensions à l’occasion des expositions temporaires. Elle est en général laissée dans la saisissante nudité de son architecture, animée seulement par le déplacement des habitants et du public, par la lumière projetant ses ombres sur le sol et les façades, et par des séquences sonores ou musicales qui semblent émises par le bâtiment lui-même. La Cour sonore est un dispositif particulièrement imaginatif de diffusion des sons dans l’espace, qui emprunte le système de ventilation de la cour. Il est ouvert à la création musicale.
Magasins du pavillon central
De part et d’autre de l’entrée du pavillon central se trouvaient deux magasins. L’ancienne mercerie, qui a conservé ses rayonnages anciens, est maintenant l’une des boutiques du musée de site. L’ancienne épicerie est reconvertie en un chaleureux « magasin de projections » de 76 places assises : un programme de films sur le Familistère est diffusé tous les jours d’ouverture du musée.
La machine à habiter ensemble
Le parcours d’exposition permanente du pavillon central commence au rez-de-chaussée par la « coupe grandeur nature ». C’est un spectaculaire écorché d’architecture réalisé sur toute la hauteur de la construction, qui met au jour la structure de l’édifice et une partie de ses organes. L’ascenseur panoramique et ses différents paliers ouvrant sur le vide offrent différentes possibilités de lecture de cet écorché.
À la coupe grandeur nature est associée une monumentale maquette du pavillon central qui donne à voir de façon extrêmement détaillée tous les aspects de l’ingénieuse « machine à habiter ensemble ». L’archéologie du pavillon central est complétée par la présentation de divers ouvrages (maçonnerie de briques, séries de portes et de fenêtres) et des matériaux élémentaires de sa construction.
À l’étage, une galerie de maquettes d’architecture représentant des « machines à habiter » remarquables, construites à Rotterdam, Moscou ou Tokyo aux XXe et XXIe siècles, écrit une histoire particulière de l’habitation collective, qui débute avec le Familistère de Guise.
L’aventure du Familistère
Cette exposition s’étend sur trois étages. Elle retrace l’histoire sociale et économique du Familistère, de sa fondation en 1859 à la dissolution de l’Association coopérative du capital et du travail en 1968. Elle comprend plusieurs périodes chronologiques : « Le temps de l’expérimentation (1859-1888) », « L’utopie mise à l’épreuve (1889-1933) », « l’Association en question (1934-1968) ». Dans chacune des périodes, la présentation de la production extrêmement diverse des fonderies et manufactures du Familistère est associée à la l’exposition des thèmes de l’expérimentation sociale : les équivalents de la richesse, la répartition des bénéfices, la démocratie familistérienne, l’Association coopérative du capital et du travail, la question du logement, etc. Les collections historiques, des vidéos, une riche documentation, des dispositifs numériques nombreux multiplient les points de vue sur l’aventure familistérienne.
Des ateliers situés à chaque niveau permettent aux visiteurs de tous âges d’enquêter sur un sujet particulier de l’histoire du Familistère : « Construire le Familistère », « Fêter le travail », « Qui sont-ils ? » (la population du Palais social).
Scènes d’intérieur
Quatre scènes d’intérieur sont insérées dans « L’aventure du Familistère ». Des situations historiques sont évoquées dans des appartements reconstitués et meublés : 1867, 1929, 1950 et 1968. La scène de 1867 montre le foyer d’un jeune couple avec un nourrisson, récemment emménagé dans le pavillon central. À côté du logement de deux pièces, se trouve un appartement exactement symétrique, vide, mais dont les murs portent la trace des meubles et des paroles des habitants de la scène de 1867. Dans la scène de 1968, les habitants regardent avec intérêt le journal télévisé qui fait état de la dissolution de l’Association coopérative.
Paroles du Familistère
« L’aventure du Familistère » se conclut avec la salle des « Paroles du Familistère ». Elle présente une somme unique de vidéos de témoignages de protagonistes de l’expérimentation familistérienne. Habitants et travailleurs font de brefs récits de leur expérience personnelle du Palais social et des usines de Guise et de Bruxelles. Les visiteurs sélectionnent eux-mêmes les séquences qu’ils souhaitent visionner.
Le Familistère devant ses critiques
Dans le prolongement des « Paroles du Familistère » est aménagé un petit salon de lecture où peut être consultée une revue de presse des opinions favorables ou défavorables exprimées à propos du Familistère aux XIXe et XXe siècles.
Un panorama de l’histoire du Familistère après 1968 et du programme de valorisation « Utopia » mis en œuvre à partir de 2000 donne, enfin, un aperçu du renouveau du site au cours des quinze dernières années.
Les Fabriques de l’utopie
Les dernières salles du parcours d’exposition permanente du pavillon central sont consacrées aux expérimentations sociales radicales dans le monde, de 1800 à nos jours. Elles présentent, sous la forme d’un voyage numérique et d’une galerie d’objets, plus de 150 essais d’une société nouvelle. Ces tentatives traduisent une formidable aspiration à mettre en pratique, ici et maintenant, des idéaux profondément réformateurs, à donner l’exemple d’une alternative sociale crédible et à montrer pacifiquement la voie à suivre.
On y trouve les tentatives de phalanstères fouriéristes en France ou aux États-Unis, les communautés owénistes britanniques et américaines, les communautés icariennes du Nouveau monde, de multiples expérimentations anarchistes, les kibboutzim de Palestine, les communautés Walden Two ou hippies des années 1960, etc. Les fabriques de l’utopie sont des microcommunautés ou de vastes villages, elles sont éphémères ou durables. Elles sont parfois encore en activité.
Voir aussi sur le site :
Une architecture au service du peuple : Le Palais social
Pour aller plus loin :
L’album du Familistère, Guise, Les Éditions du Familistère, 2017, p. 560-579.