Le foyer hygiénique « Godinette » n° 400, que représente la matrice de gravure, apparaît sur le supplément à l’album de reconstitution n° 5 édité en 1929. La commercialisation de cet appareil est attestée jusqu'en 1934. Toutefois, la matrice semble avoir été utilisée sur une plus courte période. L’illustration du catalogue de 1929 comporte la signature de son auteur, « Flauquet », ce qui diffère de la matrice et les gravures visibles dans la documentation commerciale ultérieure le montrent muni de sa plaque de parquet destinée à protéger le sol.

Le choix de nommer ce nouvel appareil « Godinette » coïncide avec la stratégie commerciale impulsée par Louis-Victor Colin, administrateur-gérant de l’Association coopérative du capital et du travail de 1897 à 1932. Le patronyme du fondateur devient une marque apposée sur l’ensemble de la production des usines de Guise et de Bruxelles. Le slogan « poêles Godin », qui désigne à la fois des appareils de chauffage et de cuisine, investit l’espace public au travers des affiches et des enseignes publicitaires. Le nom « Godinette » pour qualifier le foyer hygiénique n° 400 s’inscrit dans cette tendance. La plupart des nouveaux appareils fabriqués au lendemain de la Première Guerre mondiale reçoivent des noms familiers qui facilitent leur promotion et leur mémorisation par la clientèle, à l’image de la Chauffette ou de la Radiolette.

Bibliographie :
Supplément à l’album général de reconstitution n° 5 de la Société du Familistère de Guise, 1929, p. 23.