En France, depuis la loi de 1806, promulguée pour protéger les soyeux lyonnais, les industriels sont invités à déposer les modèles de leur production auprès du secrétaire du conseil de prud’hommes de leur circonscription. Le Familistère de Guise conserve un ensemble de planches de modèles déposées par la Société du Familistère au conseil de prud’hommes de Guise, à la fin du XIX^e siècle et au début du XX^e siècle. La plupart de ces planches sont des montages constitués d’épreuves photographiques collées sur carton. La photographie permet d’obtenir des images fidèles et multiples, soit des dessins des modèles, soit des modèles en trois dimensions. Ceux-ci peuvent être en métal (zinc, fonte) ou bien en plâtre teint. Les épreuves servent au dépôt des modèles mais aussi à l’exécution des gravures des catalogues de la Société du Familistère. Dès 1862, d’ailleurs, Godin équipe la manufacture d’un matériel photographique pour ces usages industriels.

Le modèle n° 380 est déposé par la Société du Familistère au conseil de prud’hommes de Guise le 27 mars 1909. L’appareil, photographié sur un fond clair, est le calorifère à feu continu n° 431, qui figure dans les catalogues de la manufacture de 1913 à 1927 et dont le Familistère de Guise conserve un exemplaire (inv. n° 2000-2-3).

Sources et bibliographie :
Paris, bibliothèque central du conservatoire national des arts et métiers, fonds Godin, correspondance, FG 15 (6) : lettre de Godin à Charles Chevalier, 5 septembre 1862.
Extrait de l’album de cuisine et chauffage de la Société du Familistère Colin & C^ie.1913, Chauny, Imprimerie Lémery, 1913, p. 26.