100 objets du Familistère

L’héritage du Familistère

Le Familistère constitue un patrimoine monumental et intellectuel impressionnant. Mais son fondateur, ses habitants et ses travailleurs ont aussi transmis des objets, documents et témoignages, qui sont en quelque sorte la chair de l’expérimentation sociale. Ils permettent aujourd’hui de décrire de façon vivante les différents aspects de cette utopie concrète. Le fonds initial des collections conservées au Familistère a été constitué par la Société du Familistère de Guise au lendemain de la Première Guerre mondiale. Elle forme en 1921-1922 un musée dans une salle du Palais social : « musée Godin » ou « musée des souvenirs de l’Association », où sont exposées des photographies et documents, des portraits du fondateur et de ses successeurs, ainsi que quelques objets.

Après la dissolution de l’Association coopérative en 1968, les objets du musée de la Société du Familistère intègrent le musée municipal de Guise, dont les collections vont être transférées en 2006 au Familistère de Guise.

Enrichissement des collections

Le Familistère de Guise est un musée de France au sens de la loi du 4 janvier 2002. La totalité des objets de ses collections sont inscrits à l’inventaire. Ces collections sont publiques : elles sont inaliénables et font l’objet d’un récolement décennal. Le Familistère a vocation à enrichir ses collections. Les acquisitions réalisées – plusieurs dizaines d’objets par an – sont destinées à renforcer le projet du musée de site. Seules les pièces rares, inédites ou de très belle qualité sont susceptibles d’être inscrites à l’inventaire. Les acquisitions ont lieu par voie de don, de legs, de dépôt, d’achat ou de collecte. Des achats, réalisés avec le concours du conseil départemental de l’Aisne, de la région Hauts-de-France et de l’État, ont, par exemple, permis la constitution d’une collection d’affiches anciennes de la Société du Familistère ou le retour du mobilier de Godin au Familistère. Plusieurs dépôts du conseil départemental de l’Aisne ont  doté le Familistère de pièces importantes, liées notamment à son fondateur. Des objets modestes (mais souvent intéressants justement pour cette raison) peuvent aussi entrer dans les collections par le moyens de collectes, menées par exemple au sein même du Palais social. Qui sait ? Le fameux chapeau du couvreur pourrait, un jour, poser sa candidature. Mais la grande partie des acquisitions est due à la générosité des collectionneurs privés, parmi lesquels on se plaît à remercier chaleureusement Patrick Nicolas, dont la collection est l’œuvre d’une vie et dont les dons successifs ont enrichi les collections d’objets rares et de grande qualité. Certains figurent parmi les « 100 objets du Familistère ».

Donner accès aux collections

Parce que leurs collections sont publiques, parce que les objets instruisent, parce qu’ils dessinent une culture matérielle qui est un reflet de notre société, les « musées de France » ont la mission indispensable de permettre que les œuvres soient accessibles au plus grand nombre. La présentation physique des œuvres et la pédagogie qui est associée à leur exposition sont bien sûr le mode privilégié de la rencontre d’un public avec les objets. Mais leur publication numérique est devenue aujourd’hui  un formidable moyen d’échange des connaissances entre les institutions et un public extraordinairement large. Par le véhicule de son nouveau site internet, le Familistère a fait le choix de mettre en ligne ses collections, progressivement, mais en ajoutant de la valeur à la diffusion : les objets ne sont pas seulement sommairement décrits, comme c’est souvent l’usage, mais aussi commentés, et parfois abondamment. Ils sont placés dans le contexte historique ou idéologique de leur création ou de leur production, mis en regard avec une documentation originale et reliés à d’autres items des collections. Les objets sont, ainsi, la trame de l’histoire du Familistère. Les « 100 objets du Familistère » constituent le premier épisode de cette histoire.

Se rendre sur la page « Collections » du site internet du Familistère.