7 avril 2022
Chronique de Germinal : atelier #5
Un mois déjà qu'elles et ils se sont lancé·es dans l'aventure. Tous les jeudis à 19 h 00 les acteurs et actrices volontaires de Germinal se rassemblent au théâtre du Familistère pour deux heures d'atelier de pratique théâtrale sous la direction de la comédienne Marie Recours et sous le regard de Jean-Bernard Philippot, directeur artistique et metteur en scène de la compagnie Nomades.
Dernière séance avant la pause des vacances de Pâques, cet atelier a encore été marqué par une grande convivialité et une joie de vivre débordante !
Cette cinquième séance a démarré avec les désormais traditionnels exercices de respiration et d’articulation. Tous les figurant.es étaient sur scène avec la comédienne Marie Recours. Exercice difficile s’il en est : devoir répéter en articulant correctement la phrase alambiquée « Petit pot de beurre, quand te dépetitpodebeurreriseras-tu ? Je me dépetitpotdebeurreriserai quand tous les petits pots de beurre se dépetitpotdebeurreriseront. » Tentez, vous aussi, de le dire à voix haute en lisant cet article, vous verrez qu’il ne s’agit pas d’une mince affaire !
Une fois cette mise en jambe buccale derrière-nous, toute la troupe a été divisée en 6 groupes de 7 à 8 personnes. Une fois bien réparti.es, Marie Recours a distribué à chacun des groupes une thématique de jeu sur laquelle nous devions improviser. L’exercice consistait à jouer une scène sur le thème donné et en guise de dialogue, ne répéter que la phrase que nous devions apprendre par cœur depuis la troisième séance-atelier. Cette phrase devait donc être modulée en termes d’intonation et de volume sonore pour s’adapter à la situation improvisée. Elle pouvait bien sûr être répétée plusieurs fois au cours de la scène.
Le premier groupe devait travailler sur le thème d’une sortie en mer. Le groupe a donc choisi de jouer un groupe de voyageurs et voyageuses venant participer à une croisière en voilier avec son équipage. Tout se passe bien jusqu’à ce que, patatras ! Une jeune femme tombe à l’eau ! Tout le monde se précipite pour la récupérer mais le bateau se retrouve déséquilibré par le poids des passagers et tout le monde finit à l’eau !
Le deuxième groupe devait interpréter une scène de cinéma, un tournage lors duquel les figurant.es se sont réparti.es les rôles d’actrices, de réalisatrices et de techniciens. Une des actrices, oubliant sans cesse (volontairement) ses lignes, mis tout le plateau en rogne et le tournage fut interrompu. Marie Recours et Jean-Bernard Philippot profitèrent de la pause suivant cette saynète pour faire un point sur la gestion de l’espace sur le plateau et sur « l’acting », le jeu d’acteur sur scène qui doit être impeccable jusqu’au bout : il ne faut pas être spectateur du jeu, ne pas rire d’une situation sur scène si cela ne fait pas partie du jeu. Le deuxième groupe rejoua une deuxième fois sa scène dans ce sens.
Le troisième groupe présenta une scène sur une plage, avec des personnes souhaitant bronzer, d’autres jouant au volley et même des perturbateurs avec un petit coup dans le nez ! Certains, jouant le jeu à fond, se sont même mis torse nu ! L’atelier se poursuivant sans grain de sable dans l’engrenage, le quatrième groupe improvisa un cambriolage dans une demeure où des dames prenaient leur repas entre amies. Les trois compères, peu discrets, réussirent à s’en sortir avec leur butin, mais pas sans avoir fichu la frousse à la maîtresse de maison… À la demande de Marie Recours, la scène fut rejouée avec de petites contraintes supplémentaires : les dames devaient jouer un groupe d’aristocrates et les cambrioleurs devaient prendre l’accent ch’timi.
Le cinquième groupe joua une partie de pêche perturbée par de vilains garnements, mais un participant n’a pas compris l’exercice et s’est mis à improviser le texte au lieu de répéter la phrase qu’il avait apprise ! La scène fut donc rejouée avec un petit twist dans le scénario : l’attention des pêcheurs devait être détournée par l’arrivée de la mère des enfants. Enfin, le sixième groupe interpréta une scène de fête foraine lors de laquelle, ô drame, le gérant du tir à la carabine s’est fait tirer dessus par une tireuse malhabile ! Pas certain qu’elle ait gagné le gros lot !
Le deuxième gros exercice de la soirée demandait aux groupes de remonter sur scène pour que chacun et chacune puisse répéter quatre fois d’affilée la phrase apprise par cœur, selon une émotion particulière, à jouer crescendo en intensité : la colère, la joie, la maladie, le désespoir, la folie et la passion. La folie a visiblement beaucoup intrigué car plusieurs personnes, appartenant à d’autres groupes que celui concerné par l’exercice, ont voulu également s’essayer à jouer cet état d’esprit. Une nouvelle ligne s’est donc formée. L’exercice était pourtant le plus difficile mais les participant.es ont fait preuve d’une volonté et d’une générosité sans faille !
La séance se termina à 21h15 par un mot de Jean-Bernard Philippot qui rappela l’absence de répétition pendant les vacances et qui invite uniquement les hommes à venir à la séance du 28 avril, avant de ne faire venir que les femmes à celle du 5 mai. Bonnes vacances à tous et toutes !