5 avril 2022
Germinal : atelier #4
Un mois déjà qu'elles et ils se sont lancé·es dans l'aventure. Tous les jeudis à 19 h 00 les acteurs et actrices volontaires de Germinal se rassemblent au théâtre du Familistère pour deux heures d'atelier de pratique théâtrale sous la direction de la comédienne Marie Recours et sous le regard de Jean-Bernard Philippot, directeur artistique et metteur en scène de la compagnie Nomades.
Ici commence la chronique de l'aventure Germinal qui emportera plus d'une centaine d'artistes amateurs/trices et professionnel·les jusqu'au 2 juillet 2022.
Habituellement, Marie Recours dirige et anime l'atelier, tandis que Jean-Bernard Philippot se tient en retrait, observe, prend des notes, se représente peu à peu le rôle de chacun·e dans Germinal. Mais le 31 mars 2022 les cheminots ont décidé la grève, Marie n'a pu arriver au Familistère et Jean-Bernard doit prendre les devants.
48 participant·es sont présent·es ce soir-là au théâtre. Davantage de femmes que d'hommes, beaucoup de jeunes gens, un enfant et même un adolescent en béquilles. La troupe enjouée est accueillie par Geoffray, Pauline et Loreena. Il y a aussi Henri et son appareil photo. Trois groupes de 16 se forment et se succèdent sur la scène. Jean-Bernard à la manœuvre.
Échauffement collectif de la voix, A E I O U.
Chacun·e a appris un court texte de son choix, en vers, en prose, poétique ou badin, emprunté ou de son invention (mais on en voit qui improvisent !). C'est la matière de l'atelier. Commencer par se mettre le texte en bouche et le faire advenir. Les groupes font cercle sur scène autour de Jean-Bernard et chacun·e est invité·e à faire entendre sa parole de la manière la plus distinctive possible. Au fil de l'atelier, Jean-Bernard crée des situations de plus en plus engageantes dans lesquelles se dessine la personnalité des participant·es.
Premier exercice. Se déplacer jusqu'à l'avant-scène, s'arrêter face au public, immobiliser son corps et projeter son texte (toujours le même texte). Simple mais difficile : ne pas déclamer avant de s'arrêter, parler sans agiter les bras et les mains, faire porter sa voix avec expression. Chacun·e s'exécute. Bienveillant mais persuasif, Jean-Bernard demande à tel ou telle qui a trébuché de recommencer l'exercice pour que tous et toutes saisissent l'importance de la concentration et de la maîtrise du corps. Bénédicte, elle, a une astuce : elle met les mains dans les poches pour ne pas s'embarrasser de gestes parasites !
Deuxième exercice avec duos. L'un·e après l'autre, deux participant·es s'avancent au centre de la scène et se font face. L'un·e récite son texte avec l'expression de la joie, l'autre avec l'expression de la colère. Quel que soit le texte, bien entendu : il s'agit d'apprendre à créer de l'émotion, même dans une circulaire Covid-19. L'émotion intérieure est parfois forte et Émeline doit quitter la scène un instant.
Troisième exercice. Jean-Bernard demande à chaque groupe d'improviser un jeu sur un thème : parcourir une jungle, une attaque de banque, une cérémonie de mariage. Les participant·es de chaque groupe doivent collectivement habiter l'espace et entrer en interaction les un·es avec les autres. Quand le premier groupe se met à arpenter la jungle, Jean-Bernard annonce une pluie tropicale, et le groupe se protège aussitôt comme il peut !
Il est plus de 21 h 00. Fin de la séance et Jean-Bernard est heureux de constater les progrès de ses compagnon·nes.
Prochain atelier le 7 avril 2022 (jour du 250e anniversaire de la naissance de Charles Fourier !).
Pour en savoir davantage sur Germinal.