13 juin 2022

Chronique de Germinal : semaine #11

Plus que deux semaines avant les premières dates des représentations ! Depuis le 10 mars, les amateurs se réunissent tous les jeudis soirs et désormais également le mercredi soir, de 19 h à 21 h, afin de travailler chaque scène, régler les sorties et les entrées, gérer les déplacements et tenter de filer l’ensemble. Après avoir travaillé les scènes une par une, il est temps de vérifier le filage et l’enchaînement de l’ensemble, sous l’œil attentif et précis de Jean-Bernard Philippot, le metteur en scène.

Quelques comédien.nes qui attendent avec patience leur tour pour entrer sur scène. Photographie Familistère de Guise

Mercredi 8 juin 

La première grosse répétition de la semaine a débuté par une petite série d’annonces : un apéro est organisé le mercredi suivant, une visite guidée du Familistère est prévue le jeudi 16 juin pour les professionnel.les et les amateurs.trices souhaitant se joindre au groupe et enfin, la buvette du Familistère propose une offre de repas pour les soirs de représentation. Ce sont des petits points logistiques mais qui ont leur importance pour à la fois souder davantage cette belle équipe et en même temps faire en sorte que tout le monde puisse (re)découvrir le lieu qui les accueille, le Familistère.

Une scène chez les Maheu, dans le coron. Photographie Familistère de Guise

Sans perdre de temps, c’est parti pour la mise en place des accessoires, rangés chaque soir dans quelques anciens appartements de l’aile droite du Familistère, mis à disposition pour le projet. Tables, roue, boites de conserve, vases, chaises, tabourets et faux jambons, un joyeux ballet s’anime pour tout mettre en place pour la première tentative de filage de la soirée, depuis la fin de la scène de la Ducasse.

Chacun.e se repère aux indications données lors des répétitions précédentes : sortir à cour ? À jardin ? Derrière la mine ou retourner dans le coron ? Et les scènes défilent, le spectacle se déroule tranquillement. Quelques amateurs qui n’ont pas pu assister au premier gros filage de lundi 6 juin découvrent des scènes pour la première fois. Émotions garanties !

Le Maheu et les ouvrier.ères, peu content.es de la diminution des salaires ! Photographie Familistère de Guise

La patience et la concentration sont de mise en attendant sa scène ! Photographie Familistère de Guise

Tout se déroule parfaitement jusqu’à une scène encore jamais travaillée : celle de l’éboulement. Recommence alors le travail de mise au point des comédien.nes. L’objectif est d’offrir au spectateur une scène lisible, tragique et qui soit aussi claire pour les acteurs et actrices qui doivent comprendre les enjeux de cette scène. Leur texte doit venir coller à chaque instant aux gestes et aux actions entreprises par d’autres. C’est un réglage millimétré que Jean-Bernard orchestre, entre les répliques et les déplacements. Pas trop vite. Pas de précipitation. Pouvoir ménager des temps de pause pour laisser place aux émotions. Le vide, le silence ont aussi leur importance au théâtre : ils veulent dire quelque chose. C’est ce que tout le monde comprend grâce aux frissons qui nous ont tous et toutes parcourus à ce moment. Quelle force !

Les bourgeois.es en sont-ils vraiment inquiété.e.s ?  Photographie Familistère de Guise

Une fois l’harmonie trouvée, Jean-Bernard propose de reprendre le filage des scènes depuis le début du spectacle. Et c’est parti ! Tous les participant.e.s sont absolument ravi.e.s de pouvoir assister à cette première partie du spectacle car tous.tes sont conscient.es que les soirs de représentation, il ne leur sera pas permis de le regarder aussi librement ! Seules les indications sonores données par telle ou telle réplique indiqueront sa progression. Savoir les repérer sera le fruit du travail des répétitions et de la concentration de chacun.e… pas toujours au rendez-vous !

Concentration, n’est-ce pas Rose-Andrée et Marie-France ?

Ca papote en coulisse ! Photographie Familistère de Guise.

C’est en grelottant de froid que Jean-Bernard met fin à cette première séance de la semaine, tout en félicitant tout le monde pour le travail accompli depuis les premiers ateliers. C’est une grande fierté pour tous et toutes de constater la superbe avancée du projet et, même si la pression se fait un peu plus grande chaque jour, la bonne humeur et les sourires sont toujours au rendez-vous !

Comédien.nes pro et amateur.trices en attendant le début de la répétition du jeudi 9 juin ! Photographie Familistère de Guise

Jeudi 9 juin 

Le lendemain, la joyeuse troupe se retrouve de nouveau pour la désormais traditionnelle répétition du jeudi. Puisque de nombreux jeunes étaient présents ce soir-là, Jean-Bernard a souhaité répéter les scènes dans lesquelles ils et elles ont un rôle à jouer. Jusqu’à 20 h 30 environ, les enfants des Maheu et des autres familles du coron étaient mis à l’honneur et toute l’attention s’est focalisée sur eux. Pas facile de donner de la voix lorsqu’on réalise la grande taille de la scène et que l'on est un peu timide ! Mais, grâce à la bienveillance de tout le monde, les cordes vocales se délient et les voix de chacun.e se font entendre, donnant corps à des scènes avec beaucoup d’émotions. Une en particulier, sans trop en révéler, en a fait pleurer plus d’un.e  !!

Les enfants du coron. Photographie Familistère de Guise

La Maheude et ses enfants chez les bourgeois, sous l'oeil attentif de Jean-Bernard Philippot. Photographie Familistère de Guise.

Le temps de se remettre de nos émotions et de sécher nos larmes, Jean-Bernard demande à tout le monde de venir sur le plateau pour commencer le filage. Que cela devienne une habitude : chaque répétition comprendra désormais un filage afin de permettre à Jean-Bernard d’identifier les scènes déjà travaillées, celles qui ont besoin d’ajustement, s’assurer de la cohésion de l’ensemble et, bien sûr, voir là où il en est.

Les scènes défilent, les amateur.trices vérifient l’avancée du texte en coulisses et constatent à quel point tout le travail mené depuis des semaines portent ses fruits. Si ce n’est quelques ajustements vis-à-vis des sorties de chacun.e et du déplacement des objets sur scène, tout se déroule parfaitement bien.

Quand 22 H sonne, arrivé.e.s à une scène encore jamais travaillée, Jean-Bernard fait cesser le filage. Il est l’heure des remarques : bien penser à ne pas regarder le public pour chercher son approbation, ne pas parler trop vite, parler bien fort, se rappeler du qui fait quoi et qui va où,  s’accorder avec la musique, etc.

Ce sont des semaines très chargées qui attendent la troupe ! La semaine prochaine, répétitions le mardi, mercredi et jeudi de 19 h à 22 h, puis la semaine suivante (celle des premières représentations), répétitions tous les jours de 20 h à ... minuit ? 

Pour en savoir davantage :
Germinal au Familistère

Pour lire et voir les épisodes précédents :

Répétition du 26 mai 2022
Atelier #4 du 31 mars 2022
Atelier #5 du 7 avril 2022
Atelier #7 du 5 mai 2022